En quelques instants ( moins de 3 mn ), l'artiste découpe aux ciseaux le profil de ses victimes consentantes. Réalisé sur une feuille de papier noir, le portrait est aposé sur un fond blanc, lequel, par contraste, met en valeur la silhouette.

Le silhouettiste déambule parmi les badauds de la Place du Tertre, les croque, et leur remet leur trophée ludique dans un étui transparent. Le coup d'oeil de l'artiste toujours juste, difficile de ne pas adhérer !

La silhouette de votre visage, vue de profil est découpée sur papier noir en quelques minutes.

Mais la " silhouette " a une histoire ...

Le terme vient d'Étienne de Silhouette, contrôleur général des finances de Louis XV.

Étienne de Silhouette, homme d'État français, né le 5 juillet 1709 à Limoges et mort le 20 janvier 1767 à Bry-sur-Marne.

Il fut conseiller au parlement de Metz, maître des requêtes, commissaire pour la fixation des limites en Acadie (1748), commissaire du roi près la Compagnie des Indes.

 Contrôleur général des Finances de mars à novembre 1759, grâce à Madame de Pompadour et Louis XV, il supprima de nombreuses pensions et envisagea une subvention générale, ensemble de taxes frappant les privilégiés et les plus riches (un impôt sur les signes extérieurs de richesse).

Vivement attaqué par ceux-ci, Etienne de Silhouette devint très impopulaire à la cour et fut vite disgracié. Il se retire de la Cour, le 20 novembre 1759 à Bry-sur-Marne où il avait acquis un château qu'il entreprend de faire reconstruire.

Après sa chute, on s'acharna à le ridiculiser.

Son nom fut donné par ses détracteurs à des dessins le représentant seulement par quelques traits pour symboliser l'état auquel ses mesures auraient réduit ceux qu'elles voulaient toucher.

Silhouette occupa beaucoup le public pendant son court ministère.

Voltaire jugeait que ses mesures pouvaient être justifiables mais ne convenaient pas à un temps de guerre ni à la situation politique française.

Furent ainsi appelés « à la Silhouette », les culottes sans gousset pour y déposer son argent, ainsi que « Silhouette », un portrait tracé puis découpé d’après l’ombre du visage, à la mode à l’époque et par extention, tout dessin inachevé ou informe.

On lui doit divers ouvrages :

- Idée générale du gouvernement chinois, 1729

- Lettres sur les transactions politiques du règne d'Élisabeth, 1736

- Mémoires sur les possessions et les droits de la France et de l'Angleterre en Amérique, 1755

- Voyage de France, d'Espagne et d'Italie, 1776

Il a également traduit en français plusieurs ouvrages d'Alexander Pope, de William Warburton (The Alliance between Church and State, 1736, traduit sous le titre Dissertations sur l’Union de la Religion, de la Morale, et de la Politique, 1742) ainsi que de Baltasar Gracián.

                                        Hawaï, silhouettiste de la place du Tertre.

Une petite vidéo ?

                                         silhouettiste Montmartre par Bernard

Biographie : Bernard a du bagout, le sait, et en profite ! Vingt ans passés place du Tertre ont façonné cet artiste au contact et à l'humour faciles, mais sutout au talent authentique : à notre connaissance, c'est le seul qui cumule en une même prestation les trois casquettes de caricaturiste, de portraitiste et de silhouettiste.