• Aller-retour à Berlin : Manuel Valls à la limite du hors-jeu ?

    Aller-retour à Berlin : Valls à la limite du hors-jeu ?

    Depuis samedi le Premier ministre et son entourage tentent de justifier son aller-retour au frais du contribuable à Berlin pour un match de football.

    Le voyage en avion gouvernemental de Manuel Valls pour assister à la finale de la Ligue des champions samedi dernier est en train de tourner au casse-tête politique, voire au scandale d'État.

    Le chef du gouvernement a quitté le congrès socialiste de Poitiers samedi en milieu d'après-midi pour gagner Berlin en Falcon 2000. Pour justifier ce voyage d'agrément aux frais du contribuable, Valls a argué d'une réunion avec l'UEFA et son président Michel Platini en vue de préparer l'Euro de football qui se tiendra en 2016 en France. Outre que ce rendez-vous ne figurait pas à l'agenda officiel de Matignon (contrairement, par exemple, à la finale de Roland Garros à laquelle ce fan de sport s'est rendu le lendemain), aucune image ni aucune photo ne sont venues confirmer cette réunion. Pas plus que le témoignage d'un participant. Mieux encore, la seule réunion officielle annoncée par la Fifa ce samedi avait été annulée, le mercredi précédent, selon une information de L'Équipe...

    En début d'après-midi de mardi, BFM TV annonce à son tour que le Premier ministre s'est rendu en Allemagne avec deux de ses fils... Ce qui renforce bien entendu le caractère officiel de cette escapade ! Et, plus sérieusement, fait tomber l'un des arguments qui tentait de justifier l'utilisation d'un avion de la République : le numéro un du gouvernement ne voyage pas seul, il est systématiquement accompagné d'un médecin, d'un ingénieur des télécoms, d'un officier de sécurité et parfois d'un ou deux autres collaborateurs... Cet aréopage rendrait impossible l'achat d'un billet sur un vol régulier. Un pieux mensonge puisque l'on sait que l'ancien ministre de l'Intérieur a transformé son aéronef en phalanstère familial, et non en bureau volant...

    Aux États-Unis, on démissionne pour moins que cela

    Manuel Valls est désormais dans de sales draps. En plus du caractère indécent de ce déplacement aux frais de la princesse pour assister à un match de foot, il a donc menti ! Un tel arrangement avec la vérité amènerait un secrétaire d'État américain à présenter sa démission. Une fois encore, le tort de Valls n'est pas d'aimer le football, ni bien entendu de supporter depuis sa plus tendre enfance le Barça, mais de privatiser les moyens de l'État pour son bon plaisir et celui de deux de ses enfants.

    Un vent mauvais s'est levé sur les taux d'intérêt français, le COR (Conseil d'orientation des retraites) revoit à la baisse ses prévisions de financement des retraites, le chômage touche désormais plus de 5,6 millions de Français, il manque des milliards d'euros pour ramener le déficit annuel du pays dans les clous des 3 %, et la barre des 100 % d'endettement de la France par rapport à son PIB va être franchie avant la fin du quinquennat, et notre Premier ministre claque de 15 000 à 17 000 euros dans un déplacement d'ordre strictement privé. De qui se moque-t-on ? Et nous passerons sur l'empreinte carbone laissée par cet aller-retour à six mois de la Conférence de Paris sur l'environnement censée faire prendre conscience aux Français que l'écologie est l'affaire de tous...

    Des justifications spongieuses

    Depuis trois jours, l'équipe gouvernementale s'est déployée pour tenter de prêter main-forte à son capitaine. Michel Sapin a fait remarquer dimanche que madame Merkel était elle aussi à Berlin ! Sauf que le Stade olympique est situé à quelques kilomètres de ses bureaux... D'autres ont tenté de donner un caractère crucial à la réunion fantôme organisée par la Fifa. Même François Hollande, du sommet du G7, a tenté de sauver le soldat Valls. « Le Premier ministre avait une réunion avec l'UEFA », a-t-il expliqué à la presse. Avant d'ajouter : « Il y a effectivement des sujets à traiter, et il ne vous a pas échappé qu'il y avait eu à la Fifa un certain nombre d'évolutions, pour ne pas dire de révélations, que nous avons à organiser l'Euro 2016 et aussi à voir avec les institutions de l'UEFA ce qu'il y a lieu de faire, et pour la Fifa et par rapport à l'organisation de l'Euro 2016. » Des justifications spongieuses qui ont relancé les posts d'indignation et les mouvements d'humeur sur les réseaux sociaux. Dans son désordre mensonger, le Premier ministre fait glisser le président de la République déjà en délicatesse avec la vérité...

    Quelques jours à peine après l'affaire des notes de taxi d'Agnès Saal, voilà une histoire qui laisse un goût amer de deux poids deux mesures. Le scandale n'est donc pas près de s'éteindre. Le Canard enchaîné de mercredi et Mediapart susurrent déjà qu'ils auraient déterré d'autres os à ronger. Rappelons à Manuel Valls ses propos du 5 septembre dernier : « Quand on n'est pas au niveau de l'exemplarité ou de l'éthique, on doit être écarté. »

    « Canaries … pourquoi s’appellent-elles ainsi ?On ne pas dire qu' on n' est pas prévenu ... »

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