• Après l'épreuve, les vautours

    Il aura fallu attendre peu de temps pour que les commentaires politiques les plus obscènes fassent leur apparition sur la toile.

    Le 13 novembre 2015 est un de ces jours lors desquels apparaissent des frontières jusque-là invisibles. Un de ces soirs lors desquels les camps se révèlent et les masques tombent. D’un côté du front, les appels au calme, à l’union nationale, les messages de solidarité. De l’autre, ceux qui soufflent sur les braises encore chaudes, éparpillées ça et là à Paris, à Saint-Denis.

    Il est 22h30 à peine lorsque le député Gilbert Collard, proche de Marine Le Pen, se saisit de son compte Twitter et donne la tonalité de ce concert écoeurant : « Pauvre France abandonnée. » Par qui ? Par François Hollande, nous diront plus tard ses compagnons d’indécence aux réactions tristement prévisibles.

    Louis Aliot, candidat FN dans la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées a vite fait de pleurer les morts et s’attaque au Premier ministre: « Monsieur Valls, vous voyez où est le danger ? Le vrai ! Irresponsable ! »

    Nicolas Bay, eurodéputé FN, ajoute à sa cible le chef de l’Etat : « Pendant que ce Hollande et ce Valls combattaient le FN, des assassins sanguinaires préparaient leurs attentats ! Honte Honte Honte à eux ! »

    Marine Le Pen a beau suspendre officiellement la campagne de son parti, ses sbires ne font même pas semblant d’avoir de la pudeur.

    Jean-Marie Le Pen joue lui aussi sa partition victimaire et fustige l’union nationale « sans le FN qui en représente le tiers. » D’un côté, certains parlent du pays, de la nation, du peuple. De l’autre, certains parlent politique et tentent de se faire victimes alors que la France compte encore ses morts.

    Ce 13 novembre au soir, le Front national n’avait pas le monopole de la récupération. Lionnel Luca, député des Alpes-Maritimes, n’a de « Républicain » que l’étiquette : « Ce soir Paris c'est Beyrouth ! Logique pour un pays en voie de libanisation. Nous paierons cher notre lâcheté face au communautarisme ! »

    Philippe de Villiers lui aussi y va de son tweet dénonçant « la mosquéisation de la France ».

    Certains, comme Nadine Morano, demandent même la démission de Bernard Cazeneuve : « La posture martiale et les mots du ministre de l’Intérieur ne suffisent plus. Il doit présenter sa démission et des actes forts doivent être pris. »

    « Identité nationale, Marine au pouvoir vite ! », récidive Gilbert Collard à qui la nuit n’a visiblement pas porté conseil.

    Que dire, aussi, de la complaisance de l’extrême-gauche à l’égard de l’horreur islamiste ? « Cette barbarie abjecte en plein Paris répond à la violence tout aussi aveugle et encore plus meurtrière des bombardements perpétrés par l'aviation française en Syrie suite aux décisions de François Hollande et de son gouvernement », déclare le Nouveau Parti Anticapitaliste dans un communiqué : « Nous refusons toute union nationale avec les responsables des guerres, la bourgeoisie, Hollande, Sarkozy et Le Pen. »

    Même tonalité de Lutte Ouvrière, qui proclame n’avoir « aucune solidarité avec l’Etat français et avec ses dirigeants politiques. »

     Marianne
    « Ténérife est avec vous - Tenerife está con vosotrosEn Lorraine, des rassemblements d’hommage après l’effroi parisien »

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