• Au commencement était la ville de Rugby ...

    Dans son musée du rugby empli de trophées, ballons, maillots et autres reliques d’une valeur inestimable, Phil Blundell s’agace : « C’est toujours pareil. Quand on apprend que je viens de Rugby, on me demande : Tiens donc, le sport a donné son nom à une ville ? » Je dois invariablement répéter que c’est l’inverse. » 

    On ignore qui sont ces ignares mais la correction devrait être superflue pendant les six semaines de la huitième édition de la Coupe du monde, que l’Angleterre (et Cardiff, au Pays de Galles) accueille à partir de ce vendredi 18 septembre. Les futurs visiteurs néo-zélandais, australiens, sud-africains, français ou nippons savent ce qu’il en est : Rugby, localité de 70 000 âmes nichée dans le comté du Warwickshire, est le berceau de leur passion. Le Sinaï où ont été gravées les Tables de la loi. L’œuf de l’Ovalie. Vingt-cinq mille fans ont déjà réservé leur visite, qui ne sera pas toujours une première.Phil Blundell jure que« des Sud-Américains sont venus pour embrasser la pelouse de l’école », où ce sport est né.

    Une vingtaine de villes dans le monde se nomment Rugby. Mais aucune autre n’est lieu de pèlerinage. Se rendre ici, pour un mordu de rugby, équivaut à aller à Clarksdale, Mississippi, pour un amoureux du blues. Avec, dans les deux cas, un conte à dormir debout. Le mythe du guitariste faustien Robert Johnson, qui aurait pactisé avec le diable à un carrefour, et William Webb Ellis, le lycéen rebelle qui aurait inventé un jeu un jour de l’automne 1823 sur le terrain de la prestigieuse Rugby School. Une plaque y commémore l’« exploit de William Webb Ellis qui, avec un beau mépris pour les règles du football pratiquées à son époque, fut le premier à prendre le ballon dans ses bras et à courir avec, en étant ainsi à l’origine des caractéristiques distinctes du jeu de rugby ».

    Au commencement était la ville de Rugby ...

    Rugby a l’avantage d’être idéalement situé dans les Midlands, au centre d’un triangle formé par trois villes-hôtes, Birmingham, Leicester et Milton Keynes, distantes de 60 km au maximum. Alors qu’elle ne reçoit aucune rencontre, la cité a obtenu le royal privilège d’installer sur sa place du vieux marché une « fan zone » festive, avec écran géant et concerts, qui devrait être furieusement houblonnée et maltée le 18 septembre, au coup d’envoi du match d’ouverture, Angleterre-Fidji, à Twickenham. Sur place, sous les banderoles de bienvenue, règne encore le calme qui précède la tempête.

    « Le basket est un sport cruel, parfois !Les 10 commandements du rugby »

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