• Imbibé dans le roman noir et autres tourments sexy, l'univers de Sin City ne laisse personne indifférent, surtout pas la censure américaine. 

    Un nouveau poster de Sin City : J'ai tué pour elle a été mis en ligne, et il ne plaît pas à la censure américaine. Il met en scène le personnage d'Ava Lord, femme fatale jouée par Eva Green, et la MPAA (Motion Pictures Association of America) qui délivre les visas de classifications des films et les autorisations de diffusion de matériel publicitaire des films, a refusé que ce poster soit utilisé, d'après le site Page Six.

    Motif : "la nudité", selon Page Six. "La courbe du sein, l'aréole et le téton sont visibles à travers le tissu transparent".

    Et oui, la présence d'un revolver ne choque pas la MPAA. La posture lascive d'Ava et l'exploitation de l'image de la femme non plus : la preuve, l'un des character posters de Sin City 2 consacré à Nancy ( Jessica Alba ) est passé sans problème :

    La suite de Sin City risque très probablement d'être classée R (restricted, interdit aux moins de 17 non accompagnés), au vu de la violence du premier film et de la série de comics de Frank Miller dont il est adapté. Réalisé par Miller et Robert Rodriguez, le film sortira en France le 17 septembre 2014.

    Bande-annonce :


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  • Vendredi 16 mai, 17 heures et des poussières, salle du Soixantième. On y donne un film nommé Eau argentée, Syrie autoportrait. Les coréalisateurs, tapis dans la pénombre des marches qui mènent à la salle, attendent qu'on les appelle sur scène. Lui est replet, une barbe grise mange son visage aux yeux brûlants, il porte une chemise blanche. Elle est d'une beauté vulnérable et fiévreuse, semble au bord de l'épuisement, a jeté une étole rouge sur sa robe noire. Ils se tiennent comme des enfants, les visages tout proches. Elle est blottie dans ses bras, il l'enlace, lui caresse paternellement les cheveux. Dans la salle, où des spectateurs avertis connaissent leur histoire, l'émotion n'est pas moins intense. Il faut dire que ce couple, voici encore quelques heures, n'avait jamais été mis en présence !

     Jamais « séance spéciale » n'aura donc à ce point mérité son nom !

    Wiam Simav Bedirxan et Ossama Mohammed

    Bien malin celui qui saura déterminer le genre sous lequel ranger "Eau argentée, Syrie autoportrait". Document ? Témoignage ? Essai ? Poème ? Chant ? Ou, comme le suggère son sous-titre, description d’un pays par lui-même. Peu importe finalement. Présenté ce 16 mai dans le cadre des séances spéciales du Festival de Cannes, l’unique long-métrage arabe de la sélection officielle est un pur objet de cinéma, territoire où image et parole se mobilisent ici pour tenter de dire l’indicible : l’horreur de la guerre, l'exil coupable, l’espoir sans cesse contraint de se renouveler...

     Jamais « séance spéciale » n'aura donc à ce point mérité son nom. D'abord, le film est un incontestable chef-d'œuvre. Ensuite, il vient de Syrie, pays dont le martyre, toujours en cours sous nos yeux qui se détournent, est une plaie vive qui entaille l'humanité tout entière. Son auteur, Ossama Mohammed, 60 ans, réfugié à Paris depuis 2011, l'a coréalisé à distance avec une Syrienne de Homs de 35 ans inconnue de lui, Wiam Simav Bedirxan, qui a filmé le quotidien de la ville assiégée depuis trois ans. Et voici que la récente reddition de la « capitale de la révolution », quelques jours avant le Festival de Cannes, rend soudain possible leur rencontre. La jeune femme, très affaiblie, a été conduite jusqu'en Turquie, et a atterri vendredi matin à l'aéroport de Nice pour présenter le film dans l'après-midi.

    Cette histoire magnifique, parce qu'à la fois tragique et miraculeuse, pourrait faire l'objet d'un film hollywoodien dont on stigmatiserait l'invraisemblance. Elle est pourtant telle que le hasard et la nécessité l'ont rendue possible. Tout commence à ce même Festival de Cannes, le samedi 14 mai 2011. Ce jour-là, alors que le conflit monte en puissance en Syrie, Ossama Mohammed est invité par la Quinzaine des réalisateurs à participer à un débat portant sur le cinéma sous la dictature. Tempérament lyrique au verbe de feu, il n'y mâche pas ses mots, au point que les amis restés au pays lui déconseillent d'utiliser son billet de retour. Le cinéaste s'installe alors à Paris.

    Reconnaissons aux organisateurs la sagesse d’avoir exempté de compétition le travail du duo de cinéastes syriens que forment Ossama Mohammed et Wiam Simav Bedirxan, tout en lui réservant une place de choix. Le film syrien fait effectivement partie de ces œuvres qu’il est délicat de soumettre à la concurrence mais que le Festival tient toutefois à mettre en avant parce qu’elles sont une fenêtre ouverte sur des drames contemporains auxquels le cinéma n’avait encore eu ni le temps ni les moyens de se consacrer.

    Les moyens d’"Eau argentée" se réduisent peu ou prou à ceux d’un banc de montage. La première partie du film, qui s’attache de suivre les premières heures du soulèvement syrien, trouve en effet sa matière première dans les images amateur que les opposants à Bachar al-Assad captaient à l’aide de leurs téléphones portables. Nous sommes en mars 2011, l’onde de choc du printemps arabe vient tout juste d’arriver en Syrie, et les protestataires, conscients de l’extraordinaire caisse de résonnance que représente Internet, filment leur révolte afin de montrer au monde entier qu’eux aussi ont brisé le mur de la peur.

     

    Jamais « séance spéciale » n'aura donc à ce point mérité son nom !

     

    Les vidéos de ces "Youtubeurs" ont ouvert les journaux télévisés avant de se perdre dans le fatras de l’actualité. C’était il y trois ans mais qu’elles semblent loin ces images d’hommes et de femmes défilant dans les rues de Deraa, Lattaquié et Banias afin de réclamer la chute du régime de Damas.

    Car, aux scènes de contestation ont succédé, depuis, celles de la répression : les hélicoptères de l’armée survolant les cortèges de manifestants, les premières salves de mitraillettes, les blessures par balles, les corps ensanglantés gisant sur le sol…

    Aux images des victimes tombant sous les balles répondent, comme un jeu de champ-contre-champ, celles, tout aussi insoutenables, des bourreaux mettant en scène leur barbarie. On y voit les nervis du régime d’Al-Assad molestant des "opposants", les obligeant à embrasser les portraits du raïs ou les bottes de leurs tortionnaires. Seuls témoins de l’horreur qui se joue chez eux, les Syriens sont devenus les cinéastes de leur guerre. "Et le cinéma fut", commente en voix-off Ossama Mohammed, qui a décidé d’en être le grand rapporteur.

    Contraint de quitter la Syrie pour la France dès mai 2011, le réalisateur fabrique "Eau argentée" loin du drame. De son exil parisien vécu comme une désertion, Ossama Mohammed filme la culpabilité de ne pas "y être". Son Paris est à mille lieues du Paris des cartes postales. Le ciel y est lourd, la pluie incessante, les toits de la capitale vus à travers des grillages. "Tu n’as rien vu de la Syrie", semble se répéter à lui-même le réalisateur comme en écho à "Hiroshima mon amour" d’Alain Resnais.

    C’est alors qu’une jeune cinéaste kurde du nom de Wiam Simav Bedirxan se propose via Internet de tourner pour lui. "Je suis à Homs, lui écrit-elle par mail. Qu’aurais-tu filmé là-bas ?" Le dialogue qui s’engage entre les deux réalisateurs ouvre alors la seconde partie.

    Lui évoque les tourments du déracinement, elle déambule dans la ville qu’un long siège a totalement défigurée. Elle y filme les immeubles éventrés, les rues désertées et, grand moment de pudeur, des chats mutilés ne semblant rien comprendre à la fureur des hommes. Mettant de côté pour un temps sa fonction de cinéaste, Simav crée une école de quartier que les islamistes finiront par faire fermer. La révolution est en train de dévorer ses enfants, déplore-t-elle impuissante. Mais, malgré leur âpreté, jamais les images ne cèdent au désespoir.

    Alors qu’il se promène en plein après-midi à travers les ruines d'une Homs désertée, un orphelin de guerre pour lequel la cinéaste s’est pris d’affection décrit innocemment le spectacle de désolation qu’il retrouve chaque jour sous ses yeux : "On dirait la nuit, mais il y a la lumière." La lumière du cinéma pour tenter de sortir la Syrie des ténèbres.

    Jamais « séance spéciale » n'aura donc à ce point mérité son nom !

     

     


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  • Last Days of Summer ou La Fête du travail au Québec (Labor Day) est un film américain réalisé par Jason Reitman, sorti en 2013. 

    Il s'agit de l'adaptation du best-seller Labor Day de Joyce Maynard.

     

    Synopsis : lors du dernier week-end de l’été, Frank, un détenu évadé, condamné pour meurtre, oblige Adèle et son fils Henry à le cacher chez eux.

    Très vite, la relation entre le ravisseur et la jeune femme prend une tournure inattendue. Pendant ces quatre jours, ils vont révéler de lourds secrets et réapprendre à aimer...

     

     

    • Réalisé par : Jason Reitman
    • Avec : 
      Kate Winslet
      Josh Brolin
      Gattlin Griffith ...

     

     

    Last Days of Summer est une très belle histoire d'amour, très sensuelle sur fond de thriller maitrisé. Le film devient de plus en plus beau, il n'y a aucune exagération, tout est dans la finesse. C'est une histoire d'amour assez simple, déjà vu en reprenant le thème du "Syndrome de Stockholm" (La victime qui tombe amoureuse de son ravisseur), mais on y croit et les acteurs y sont pour beaucoup.
    De plus, la vision de l'amour par le jeune Henry (Gattlin Griffith), qui découvre ses premiers sentiments amoureux, apporte une petite touche très mignonne.

    Accompagnée d'une très belle musique, la mise en scène de Jason Reitman est à la fois sobre et très belle. Le réalisateur prend le temps de nous plonger dans cette ambiance particulière, où une bonne tension thriller monte crescendo avant de partir vers la romance et l'utilisation de très belles lumières orangées pour la photographie, rappellent la saison de l'automne.

    Si le trio d' acteurs est fantastique, il n' en reste pas moins que le film est un peu long ( 2 heures ) et on aurait pu également éviter le tout dernier plan du film pour rester un peu plus dans le flou et l'imaginaire.


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    C'est le film de son come-back… du moins sur le papier. Depuis Matrix Revolutions en 2003, Keanu Reeves a déserté les sommets du box-office et le haut de l'affiche, n'enchaînant que les seconds rôles, les projets atypiques (A scanner darkly) ou les films tombés aux oubliettes (Entre deux rives, Le jour où la terre s'arrêta…). Avec 47 Ronin, l'acteur culte de Point break tente de renouer avec le succès, le public et le blockbuster. A presque 50 ans, le comédien se glisse ainsi dans le kimono de Kai, un "demi-sang" rejeté par la communauté samouraï voisine ... jusqu'à ce que l'arrivée d'un seigneur impitoyable et cruel renverse la vapeur : bannis de la cité, les 47 samourais qui jadis le reniaient auront besoin de son aide pour retrouver leur honneur et sauver les leurs. Kung fu, code du devoir et romance interdite (entre Keanu et la fille du chef de clan) constituent le coeur de ce film d'arts martiaux boosté à l'heroic fantasy. Magie et créatures fantastiques (un dragon notamment) viennent en effet pimenter ce film d'aventure qui, malgré son manque d'originalité scénaristique et ses personnages caricaturaux (la sorcière sexy, le paria héroïque, la princesse en danger…), se consomme sans déplaisir.

    L'histoire des 47 rōnin n'est pas une pure fiction ; elle correspond à un fait historique. En 1701 dans la région d'Ako (préfecture de Hyōgo), un groupe de samouraïs est laissé sans chef (rōnin) après la condamnation de leur daimyo Naganori Asano, au suicide rituel (seppuku) par le shogun Tokugawa Tsunayoshi. Il est accusé d'avoir blessé Yoshinaka Kira (1641-1703), maître des cérémonies de la maison du shogun, qui l'avait insulté. Les 47 rōnin décident de le venger en tuant Kira. Après avoir patiemment attendu et planifié l'attaque pendant près de deux ans, l'attentat a lieu le 14 décembre 1702. Les 47 furent eux aussi condamnés au seppuku pour meurtre et s'exécutèrent le 4 février 1703. Ils connaissaient tous les conséquences de leur acte et c'est pour cette raison que leur action est considérée comme particulièrement honorable.

    Quelque peu enjolivée, cette histoire a trouvé sa place dans la culture populaire japonaise, par les valeurs de loyauté, de sacrifice, de dévouement et d'honneur dont tout Japonais était censé s'inspirer dans sa vie quotidienne. Cette popularité a connu un regain avec la rapide modernisation de l'ère Meiji, qui bousculait les traditions, et où beaucoup de gens cherchaient à y retrouver une part de leurs racines perdues.

     47 rōnin

     

    Le cimetière de Sengakuji existe toujours. On voit le puits, le bassin où a été lavée la tête de Kira. On y voit le tombeau d'Asano et les quarante huit stèles dressées et alignées sous les arbres. Trois siècles après, de nombreux Japonais viennent encore y brûler des baguettes d'encens sur ces tombes pour honorer la mémoire des rōnin. Le thème est resté populaire : dans la seule décennie 1997-2007, la télévision japonaise a consacré dix réalisations à cette épopée.


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  • handle

    Le scénariste Jacques Lob réalise en 1977, en compagnie d' Alexis, Le Transperceneige, une bande dessinée de science-fiction post-apocalyptique en noir et blanc, pour le magazine A suivre.

    Ce dernier meurt d'une rupture d' anévrisme en septembre 1977, en laissant seize planches. Quelques années plus tard, Jacques Lob cherche alors d'autres dessinateurs pour le remplacer jusqu'à ce qu'il découvre officiellement jean-Marc Rochette en 1981 grâce au roman graphique  Les Dépoteurs de chrysanthèmes (1980). Le Transperceneige est finalement publié en octobre 1982 dans À suivre 57.

    Snowpiercer, le Transperceneige

    Synopsis : 2031. Une nouvelle ère glaciaire. Les derniers survivants ont pris place à bord du Snowpiercer, un train gigantesque condamné à tourner autour de la Terre sans jamais s’arrêter. Dans ce microcosme futuriste de métal fendant la glace, s’est recréée une hiérarchie des classes contre laquelle une poignée d’hommes entraînés par l’un d’eux tente de lutter. Car l’être humain ne changera jamais…


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