La Coupe Gordon Bennett (ou Coupe Aéronautique Gordon Bennett) est l'événement le plus célèbre de l'aérostation dans le monde et est le défi ultime pour les pilotes de ballons et leur équipement. L'objectif de la course est simple: parcourir la distance la plus éloignée du point de départ dans un panier en osier ouvert d'un ballon à gaz.

Ce concours international de ballon à gaz a été lancé en 1906 par l'aventurier et magnat de la presse James Gordon Bennett. Cette année-là, 16 ballons ont décollé depuis les jardins de l'ancien palais des Tuileries à Paris. Aucun de ceux qui étaient présents pour voir l'événement n'aurait pu imaginer que la course allait continuer à être mis en scène jusqu'au 21e siècle.

Les règles sont restées pratiquement inchangées. L'équipe vainqueur sera celle qui volera la plus longue distance en ligne droite entre le début de la course et le point d'atterrissage. La distance réelle parcourue et le temps pris n'ont pas d'importance. Les ballons concurrents ont droit à un volume maximal de 1050 mètres cubes (environ 37'080 pieds cubes). Le pilote et le co-pilote doivent être de la même nationalité et leur pays doit également être membre de la F.A.I. (Fédération Aéronautique Internationale). Chaque pays peut inscrire un maximum 3 équipes. Le pays gagnant a le droit d'organiser la prochaine course, normalement 2 ans plus tard.

Le départ de la course aéronautique Gordon-Bennett, était initialement prévu hier à 22 h ... 

Mais c' était compter sans la météo ...

A quelques heures du décollage initialement prévu à 22 h, la tension est montée d’un cran sur l’aérodrome Grand-Nancy Tomblaine. Les dix-huit équipages engagés dans Gordon -Bennett auraient dû investir le site à 15 h pour préparer et gonfler les ballons à gaz. Dans une course comme celle-ci, chacun sait que l’improvisation n’a pas sa place et qu’il faut tout prévoir. Comme l’exige le règlement chaque ballon, d’un volume de 1.000 m³ maximum, doit être gonflé à l’hydrogène pour emporter le pilote et son copilote dans un panier en osier d’1,30 m sur 1, 20 m. Une opération qui peut durer trois à quatre heures.

Mais la météo est venue jouer un vilain tour à l’organisation, obligée de repousser une première fois les préparatifs. Un report encore prolongé par le directeur de vol avec l’arrivée vers 19 h 30 d’un violent orage, l’ennemi des aérostiers. De quoi refroidir les ardeurs du public qui, du coup est rentré chez lui. « La météo n’a pas été clémente, c’est de l’acharnement », regrette Serge Claude, président de l’association organisatrice de l’événement. « Ce sont les aléas d’une telle course mais je suis déçu pour les exposants venus animer le site. L’orage est arrivé au moment où le public commençait à affluer. Avec l’orage et les fortes rafales de vent, il n’était pas concevable de gonfler les ballons. D’ailleurs, le vol des montgolfières prévu au moment des préparatifs a dû être annulé. On va tout mettre en œuvre pour que le départ de la course puisse avoir lieu cette nuit. Il y a un créneau de décollage favorable à partir de 22 h 30 jusque 2 ou 3 h du matin. Un briefing est prévu avec les pilotes à 22 h ».

Les pilotes et copilotes ont dû prendre leur mal en patience avant de pouvoir sortir leur matériel à partir de 20 h 30 seulement. « On se prépare à sortir la toile de tente », glisse le Lorrain Benoît Pelard, portant la double casquette de coordinateur principal de la Gordon-Bennett et participant. « Ce qui est sûr, c’est qu’on ne pourra pas décoller au moins avant minuit voire plus », poursuit le spécialiste, s’apprêtant à vivre sa 6e Coupe Gordon-Bennett avec le « Marie Marvingt », un aérostat construit en 2008 avec Laurent Lajoye, son copilote.

« Il faut rester calme et garder un œil sur la météo, il n’y a que ça à faire. Avec ce système dépressionnaire, on devra revoir la stratégie. Avec Laurent Lajoye, mon copilote, nous allons essayer de monter à 10.000 m d’altitude pour éviter la zone dépressionnaire et prendre le vent d’Est. Pour gagner de l’altitude, on devra larguer du sable, notre carburant. Doser la gestion du gaz et du lest est un exercice très difficile. Les pilotes les plus endurants devraient gagner l’Espagne en essayant de ne pas user trop de cartouches ».

Après beaucoup d'hésitations sur le départ des ballons en raison de conditions météorologiques particulièrement compliquées sur le quart nord-est, les organisateurs de la 57e édition de la Coupe Aéronautique Gordon Bennett ont finalement pris la décision de lancer les opérations de gonflement des ballons à gaz samedi à partir de 22 h 45 et de programmer le décollage suite au dernier briefing des pilotes qui se déroulait à 4 heures.

À 5 h 45 depuis l’Aéropôle de Grand Nancy-Tomblaine (Meurthe-et-Moselle – Lorraine – France), le premier équipage, les Italiens Enzo Cisaro et Giovanni Aimo, a enfin pris les airs. En tout dix-huit équipages, venus de dix nations (Italie, Autriche, Grande-Bretagne, Allemagne, Suisse, Finlande, États-Unis, Espagne, Russie et France) participent à ce défi technique et sportif à plus de mille cinq cents mètres d’altitude, sur une distance qui dépasse généralement les 1000 kilomètres et qui peut durer jusqu’à 90 heures.

Départ des ballons de la Gordon Bennett ce matin . crédit photo CG ici c nancy fr

Le vainqueur sera celui qui aura parcouru la plus longue distance en ligne droite (entre le point de décollage et celui d’atterrissage). La France entend bien conserver son titre détenu depuis deux éditions par le nordiste, Vincent Leÿs. 

L’ordre de départ des concurrents :   

1e concurrent : ITA1 - Enzo Cisaro / Giovanni Aimo 2e concurrent : AUT1 - Gerald Stürzlinger / Thomas Hernd 3e concurrent : GBR2 - Clive Bayley / Paul Spellward 4e concurrent : GER2 - Matthias Zenge / Wilhelm Eimers 5e concurrent : SUI1 - Kurt Frieden / Pascal Witprächtiger  6e concurrent : FIN1 - Olli Luoma / Markku Sipinen  7e concurrent : USA1 - Cheri White / Mark Sullivan 8e concurrent : ESP1 - Anulfo Gonzalez / Angel Aguirre 9e concurrent : RUS1 - Nikolay Galkin / Mikhail Bakanov 10e concurrent : FRA2 - Benoît Peterlé / Hervé Moine 11e concurrent : GRB1 - Christopher Wood / John Rose  12e concurrent : GER1 - Dr. Heinz-Otto Lausch / Dr. Marion Lausch 13e concurrent : SUI3 - Walter Mattenberger / Max Krebs 14e concurrent : USA2 - J. Micheal Wallace / Kevin Brielmann 15e concurrent : FRA3 - Benoît Pelard / Laurent Lajoye 16e concurrent : GER3 - Josef Höhl / Georg Sellmaier 17e concurrent : SUI2 - Walter Gschwendtner / Felix Gerber 18e concurrent : FRA1 - Vincent Leÿs / Christophe Houver

L’aventure est à suivre en direct sur le site Internet de la course :  http://www.gordonbennett2013.org/