L'actrice Danièle Delorme, célèbre pour ses rôles dans les films de Marc Allégret, Julien Duvivivier ou Yves Robert, est décédée samedi à Paris, comme l'a annoncé la directrice de la galerie d'art que la comédienne avait créée. La comédienne avait fêté ses 89 printemps le 9 octobre dernier.
Elle est la fille du peintre et affichiste André Girard. Elle fait des études de piano pour devenir concertiste mais la guerre l'oblige à les interrompre. Elle se réfugie à Cannes où elle suit les cours de théâtre de Jean Wall puis elle débute dans la compagnie théâtrale de Claude Dauphin et en 1942 Marc Allégret l'engage dans Félicie Nanteuil. Après-guerre, elle se perfectionne avec Tania Balachova et René Simon. Son interprétation de Gigi d'après Colette en 1949 lui apporte la renommée et sur cette lancée tourne de nombreux films où sa grâce, sa pudeur et sa passion à fleur de peau dans des rôles d'héroïne fragile souvent marquée par le destin font impression. Dans les années 1950 et 1960, elle joue au théâtre les grands auteurs tels Ibsen, Jean Anouilh, Paul Claudel, Pirandello. Après un rôle à contre-emploi de femme machiavélique dans Voici le temps des assassins de Julien Duvivier, elle prend au début des années 1960 quelque distance avec son métier d'actrice pour faire de la production. On la revoit dans les films d'Yves Robert dans les années 1970 et elle incarne en 1980 pour la télévision Colette dans La Naissance du jour de Jacques Demy. En 1982, elle crée la collection vidéo Témoins, biographies de personnalités contemporaines.
Elle fut mariée à Daniel Gélin de 1945 à 1955, mariage dont est issu Xavier Gélin.
Elle a ensuite été mariée à Yves Robert, de 1956 jusqu'à la mort de ce dernier. Ensemble ils ont créé la maison de production La Guéville, qui a notamment produit La Guerre des boutons et Alexandre le bienheureux.
Elle a été présidente de la Commission d'avance sur recettes du Centre national de la cinématographie (CNC) en 1980 et 1981. Elle a également été présidente du Jury de la Caméra d'Or au Festival de Cannes 1988. Toujours en 1988, elle a fait partie de la commission des sages qui proposa la création du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) en remplacement de la Commission nationale de la communication et des libertés (CNCL).
C'était une belle femme, discrète et si bonne actrice.
Bises de Mireille du Sablon
La classe même ....