• Décès de Jacques Chancel, une grande voix de la radio et figure de la télévision ...

    Décès de Jacques Chancel, une grande voix de la radio et figure de la télévision ...

    Jacques Chancel était âgé de 86 ans. Il avait présenté "Le Grand échiquier", sur Antenne 2, et "Radioscopie", sur France Inter.

    "Amoureux des arts et des artistes, passionné par le sport, insatiable curieux, lecteur et écrivain exigeant, Jacques Chancel promenait en toute circonstance une bonne humeur contagieuse", décrit Le Point, qui a donné l'information.

    Jacques Chancel avait le regard vif et facétieux des éternels jeunes gens, ceux qui se souviennent de leurs “meilleurs coups” et dont l’œil pétillant trahissait la préparation des suivants. A un livre foisonnant d’anecdotes, il ajoutait un débit enthousiaste et généreux, passant d’une idée à l’autre avec l’agilité du gymnaste sans jamais perdre l’équilibre ou le souffle, ni de vue l’objectif visé.

    Musicien rentré –“Défait par mon professeur de solfège, je n’ai pas été musicien, je pianote à peine; mais ce n’est pas grave car il a fait de moi un grand mélomane.”–, Jacques Chancel avait souhaité offrir la musique au plus grand nombre. Adepte de ce qu’il appelait ses “mélanges” (Yehudi Menuhin accompagné par 100 violoneux tsiganes, Serge Lama chantant “Les petites femmes de Pigalle” accompagné par l’Orchestre national, un “sacrilège impardonnable” aux yeux de Rubinstein), il était aussi celui qui avait lancé le téléspectateur sur les routes du Tour, à la découverte d’un patrimoine incomparable.

    Amoureux du cyclisme et du rugby, il avait pratiqué tous les sports (tennis, ski, foot, etc.) sauf la boxe et la natation. “C’est une autre manière de faire de la littérature”, insistait-il. La culture était son affaire, lui qui avait tendance à voir dans la télévision, comme son complice Raymond Devos, “une université du peuple, un outil qui permet d’offrir du beau et de l’intéressant au public”.

    De Jacques Chancel, on était tenté de dire qu’il a connu quinze vies : reporter de guerre en Indochine, écrivain, journaliste de presse écrite, puis de radio (20 ans de “Radioscopie” quotidienne sur France Inter), créateur de chaîne (Antenne 2 avec Marcel Jullian), producteur d’émissions et animateur-journaliste.

                                   

    Récemment encore, il se déclarait amoureux de l’entretien parce qu’il permet d’avoir une “vision de l’autre” pour laquelle il confessait une grande curiosité et une pareille gourmandise. “Je m’installais tous les jours au micro de France Inter avec quelqu’un de différent et nous avions une heure d’entretien devant nous, sans pub ni musique. C’était un autre tempo, où les silences n’étaient pas coupés. Une autre époque… J’ai été privilégié mais j’ai aussi choisi mon privilège. Ce qui me passionnait, c’était cette liberté.”

    Une liberté à laquelle il avait pris goût durant ses années d’Indochine : “C’est l’un des plus beaux pays du monde et il y a là des gens que nous avons passionnément aimés.” Un pays où il était retourné il y a quelques années, pour l’émission “Empreintes” sur France 5. Il y avait vécu ses années fondatrices (de 17 à 34 ans) mais aussi ses années les plus secrètes, sur lesquelles il avait promis de lever le voile dans son prochain ouvrage. “J’ai signé chez Flammarion, je suis donc condamné à l’écrire ce livre, cela s’appellera ‘Hôtel Continental’.”

    Dans son “Dictionnaire amoureux de la télévision”, Jaques Chancel se gardait bien de ne parler que de la petite lucarne d’hier, soucieux de ne pas passer pour un ringard ou un donneur de leçons. Du reste, il y parlait de toutes les époques d’un média auquel il déclarait encore sa flamme, malgré ses faiblesses et quelques déconvenues. Tout juste se permettait-il d’insister sur la nécessité de redonner du temps aux émissions : le temps du contenu (“pour ne pas devoir voler d’un sujet à un autre”) et du rendez-vous. “Renaud Capuçon m’a affirmé qu’il était devenu musicien à cause du ‘Grand Echiquier’ et des musiciens qu’il y avait vu jouer.” L’émission lui avait en effet permis de rencontrer tous ses “maîtres en musique : Menuhin, Karajan, Rubinstein, mais aussi la violoniste Anne-Sophie Mutter et le violoncelliste Yo-Yo Ma lorsqu’ils n’avaient que 12 ans”. Avec Barbara, Brassens, Ferré et Ferrat... tous adeptes du partage des arts.

    D’un naturel courtois, Jacques Chancel n’adressait aucun coup de griffe mais certaines phrases étaient sans équivoque sur son opinion d’homme et de téléspectateur. “Ces nouveaux animateurs, je n’ai pas toujours besoin de les aimer mais j’ai besoin de reconnaître leur talent.” Grand chantre de l’errance, il la pratiquait avec délectation dans ce dictionnaire où il bondit d’un souvenir à un autre, avec l’aisance et la légèreté du sage.

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  • Commentaires

    1
    Mardi 23 Décembre 2014 à 11:00
    2
    Mardi 23 Décembre 2014 à 11:29

    Un grand nous a quitté........

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    3
    Mardi 23 Décembre 2014 à 23:41

    C'était un sacré bonhomme.

     

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