L’effroi, le silence, l’hommage. Plusieurs dizaines de personnes se sont réunies spontanément ce samedi après-midi sur la Place Stanislas de Nancy (Meurthe-et-Moselle) et ont notamment formé un symbole +peace and love+ en hommage aux victimes de la série d’attaques terroristes qui a secoué Paris et Saint-Denis vendredi soir. Le dernier bilan fait état de 128 morts et de 300 blessés dont 80 sont dans un état critique.

«Le préfet n’a pas encore jugé bon d’interdire des rassemblements dans le département de Meurthe-et-Moselle» a-t-on appris d’une porte-parole. «La sécurité est suffisante, les moyens sont renforcés» poursuit-elle, assurant que des interdictions de manifestations en lien ou non avec les hommages aux attentats «seront étudiés au cas par cas» selon «les risques de trouble à l’ordre public». Environ 300 personnes étaient réunies sur la Place Stanislas, selon des sources concordantes.

Dans la nuit de vendredi à samedi, le maire (UDI) de la ville avait adressé «toutes ses pensées aux victimes de ces odieux attentats, à leurs familles et à leurs proches. Force doit rester à la République et justice doit être rendue. Les responsables publics doivent aujourd'hui plus que jamais servir la protection de nos concitoyens».

A Metz (Moselle), plusieurs centaines de personnes se sont réunies à l’appel de la municipalité vers 15H ce samedi devant le Monument aux morts. «Metz pleure les morts de Paris» avait déclaré le maire (PS) de la ville qui a obtenu l’autorisation d’organiser un rassemblement en présence d’élus de la majorité mais aussi de l’opposition. «Plus jamais ça», «aimons-nous» ou encore «je suis Paris» étaient inscrits sur des affichettes déposées à côtés de fleurs.

La manifestation pacifique a été interrompue par une poignée de militants d’extrême droite de Génération Identitaire Lorraine.  Avec des fumigènes et une banderole hostile aux migrants et à l’islamisme, ils ont perturbé la fin du rassemblement où 500 personnes environ étaient présentes. La police a procédé à l’interpellation de plusieurs militants violents alors que leur manifestation n’était pas autorisée par la préfecture.

Dans les Vosges, le préfet a demandé de ne pas organiser pour l’instant de rassemblement de soutien pour les victimes. La préfecture veut éviter de mobiliser des policiers et des gendarmes pour ces manifestations car les forces de l’ordre pourraient être mobilisées en Ile-de-France alors que l’ensemble du pays est en état d’urgence.

Plusieurs rassemblements d’hommage sont prévus dimanche, à 17H30 à Sarreguemines (Moselle) ou encore à 10H à Longwy (Meurthe-et-Moselle). Le maire (FDG) d’Algrange en Moselle a quant à lui appelé au rassemblement samedi soir à 18H. 

Une minute de silence sera observée à Saint-Dié-des-Vosges, comme dans toute la France, ce lundi 16 novembre 2015 à midi. Par ailleurs la municipalité de Saint-Dié-des-Vosges invite les habitants à se rassembler ce même lundi à 18h place Jules Ferry, sur le parvis de l’Hôtel de Ville, afin de manifester leur "attachement aux valeurs de l’humanisme républicain, et leur ferme détermination à les défendre sans répit, comme sans amalgame" a annoncé la municipalité dans un communiqué samedi.