• Exécution d'un enfant en Syrie pour blasphème ...

    Exécution d'un enfant en Syrie: le chaos laisse le terrain libre aux extrémistes

    Capture d'écran de YouTube montrant le jeune Mohammad Qattaa qui a été exécuté le 10 juin 2013 éxecuté par par un groupe islamiste armé  ( afp.com )

    Des photos du visage du jeune Mohammad Qattaa, ensanglanté par les trois tirs qui ont mis fin à ses jours, se sont répandues comme une trainée de poudre sur les réseaux sociaux, et son exécution pour blasphème a soulevé l'indignation.

    Des photos du visage du jeune Mohammad Qattaa, ensanglanté par les trois tirs qui ont mis fin à ses jours, se sont répandues comme une trainée de poudre sur les réseaux sociaux, et son exécution pour blasphème a soulevé l'indignation. 

    "C'était un enfant! Comment ont-ils pu le tuer", s'est exclamée Oum Mohammad, la mère de la victime, selon une vidéo amateur diffusée par une ONG syrienne. 

    "Ils l'ont tué sous mes yeux! Que Dieu le venge (...)Nous ne sommes d'aucun camp. Nous ne faisons qu'essayer de nous en tirer. Pourquoi avez-vous tué mon fils' Est-ce un terroriste'", a-t-elle lancé. 

    Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), il a été tué de deux balles devant sa famille par des radicaux de "l'Etat islamique en Irak et au Levant" -une fusion entre l'Etat islamique d'Irak (ISI) et le Front al-Nosra, un groupe radical actif en Syrie. 

    Selon l'ONG, ces extrémistes l'avaient entendu prononcer une expression jugée blasphématoire.  

    "Ceux qui ont exécuté le garçon n'étaient pas des Syriens", a indiqué le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane dont l'organisation, qui s'appuie sur un large réseau de militants et sources médicales, avait fait état de cette exécution dimanche.  

    Selon l'OSDH, le garçon n'avait fait qu'utiliser une expression du langage courant syrien faisant référence au prophète Mahomet. 

    L'exécution de l'adolescent est la dernière en date d'une série d'atrocités perpétrées alors que la Syrie s'enfonce dans le chaos, les manifestations pacifiques débutées en mars 2011 s'étant militarisées face à la répression, jusqu'à devenir une guerre civile. 

    Le mois dernier, une vidéo amateur a montré un chef rebelle dans la province de Homs dépeçant le cadavre d'un soldat avant de faire mine de croquer son coeur. 

    "Alors que le conflit s'installe dans la durée, il est logique qu'il y ait des problèmes de criminalité grandissants," estime Aron Lund, expert de la rébellion syrienne. "Le problème fondamental en Syrie, compte tenu de la guerre est qu'il n'existe plus de loi ni d'ordre. L'extrémisme religieux comble alors cette absence et les radicaux se considèrent comme des shérifs au Far West", a dit M. Lund à l'AFP. 

    "Du côté du régime, le pouvoir est concentré entre les mains du clan Assad. En revanche, pour les rebelles c'est plus compliqué car de nombreux groupes sont en concurrence pour obtenir un territoire et ces groupes ont différentes visions sur la gestion future de la Syrie", a estimé cet expert.  

    Des militants et groupes des droits de l'Homme ont rapporté à plusieurs reprises des violations de ce genre, notamment à Alep, la grande ville du nord du pays et ex-capitale économique de Syrie, contrôlée depuis près d'un an par les rebelles. 

    L'exécution de l'adolescent a soulevé un tollé au sein de l'opposition syrienne. "Cette exécution est un crime contre l'humanité et un crime contre la révolution", a déclaré Alia Mansour, membre de la Coalition nationale syrienne. L'opposition "ne veut pas remplacer un régime assassin par un autre", a-t-elle ajouté. 

    Avec la multiplication des violations des droits de l'Homme par toutes les parties en conflit, "il est impératif d'aller au delà des simples condamnations pour demander aux auteurs de rendre des comptes", estime de son côté Nadim Houry, de l'organisation Human Rights Watch (HRW). 

    "Le rythme des exécutions augmente et il y a un nombre croissant de groupes qui s'attribuent l'application de la loi", déplore M. Houry. "Ce qui domine est la loi des armes, que ce soit dans les secteurs contrôlés par l'opposition ou par le régime. Ce qui est essentiel, c'est qu'il y ait un espace pour des non-combattants pour qu'ils puissent parler et condamner ces actes", ajoute M. Houry. "Cette capacité de mobiliser pour faire pression sur les gens armés est essentielle pour la Syrie future", ajoute t-il. 

    Selon l'OSDH, au moins 5.000 enfants ont été tués depuis le début du conflit en Syrie qui a fait d'après cette ONG, plus de 94.000 morts.

     

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