• France : le spectre de la déflation ...

    Les prix à la consommation en France ont flanché en juillet par rapport à juin, reculant de 0,3% après trois mois de stabilité et renforçant les craintes de propagation de la déflation en Europe.

     

     

    De juillet 2013 à juillet 2014, l'indice des prix à la consommation a augmenté de 0,5%, et de 0,4% hors tabac, a indiqué mercredi l'Institut national de la statistique et des études économiques.

    Ce taux d'inflation annuel est resté le même qu'en juin, après 0,7% en avril et en mai.

    Si ce recul des prix d'un mois sur l'autre ne suffit pas à plonger la France dans la déflation, qui serait une baisse bien plus durable et généralisée des prix entraînant une paralysie graduelle de l'économie, il renforce toutefois une tendance jugée préoccupante à l'échelle du Vieux continent, que les diverses initiatives de la Banque centrale européenne ne parviennent jusqu'ici pas à endiguer.

    La déflation, c’est une situation dans laquelle la demande est si faible qu’on observe ou qu’on anticipe des baisses de prix ; les entreprises cherchent à les compenser par des baisses des salaires.

    La spirale qui s’engage plonge alors les entreprises ou les particuliers qui sont endettés dans de très graves difficultés. Le poids de leur dette, comparé à leurs revenus, grossit en effet mécaniquement.

    Cela ne vous rappelle rien ?

    L’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), qui s’est plutôt moins trompé que les autres ces dernières années, vient d' annoncer ses perspectives pour l’année en cours et la prochaine. Elles sont sinistres :

    « Les pays développés vont rester englués dans le cercle vicieux d’une hausse du chômage, d’une récession qui se prolonge et de doutes croissants quant à la soutenabilité des finances publiques. »

    Pour la France, cela se traduira par une récession cette année (-0,2%) et une croissance minuscule l’an prochain.

    Les Européens, jure l’OFCE, ont fait une erreur de politique économique majeure, qu’ils commence à reconnaître du bout des lèvres : ils ont sous-estimé le « multiplicateur budgétaire », c’est à dire l’effet des politiques de rigueur sur la croissance.

    Marco Buti, économiste en chef de la Commission européenne, reconnaît ouvertement cette erreur :

    « Avec des multiplicateurs budgétaires plus élevés qu’en temps normal, les efforts de consolidation ont été coûteux en terme de production et de chômage. Mais ils n’ont pas été contreproductifs ; et ce qui est certain, c’est que certains pays n’avaient pas de meilleure option que des coupes frontales et profondes : l’alternative aurait été l’abandon de la zone euro, avec des conséquences imprévisibles. »

    Comprendre : ces pays ont mené (et subi) la pire des politiques, mais étant dans la zone euro, ils n’avaient pas le choix. Les responsables de la zone euro, eux, avaient le choix. Ils n’ont pas écouté les mises en garde du FMI, les mettant en garde dès 2010 contre l’austérité généralisée.

    On aurait pu imaginer une situation dans laquelle les pays qui s’en tirent bien (comme l’Allemagne) seraient plus expansionnistes dans leur politique, pour compenser les efforts budgétaires des pays qui sont en difficultés (Italie).

    Mais les Allemands ont refusé de jouer le rôle de moteur. En janvier, les commandes industrielles en Allemagne ont chuté de 2%, mais cela ne suffit pas à modifier l’état d’esprit du gouvernement Merkel. Aucun revirement ne semble se profiler.

              « On maintient ou renforce les conditions qui font que les multiplicateurs    budgétaires sont élevés. On prolonge ainsi la période de chômage et de sous-emploi des capacités. On empêche le désendettement privé, point de départ de la crise, et on induit la continuation de la crise. »

    La déflation désigne une situation d'asthénie qui voit les prix baisser faute d'une demande suffisante, ce qui entraîne baisse de production, chômage et baisse des salaires. C'est généralement la conséquence d'une politique économique fondée sur la diminution par voie d'autorité des dépenses, salaires et prix sur lesquels l'État a prise : investissements publics, salaires des agents de la fonction publique, prix des utilités (électricité, gaz,...).

    Pareille politique déflationniste a été conduite en France, au début des années 1930, notamment sous le gouvernement de Pierre Laval, en vue de restaurer la compétitivité des produits nationaux à l'étranger sans avoir à dévaluer la monnaie. Motivée par un attachement idéologique au «franc fort», la déflation s'est soldée par une aggravation accélérée des déséquilibres. Elle a contraint le gouvernement suivant à dévaluer la monnaie malgré tout.

    « Ma pensée du matin ...Le second recueil de poèmes de Paula Galey »

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  • Commentaires

    1
    Mercredi 13 Août 2014 à 15:08

    Je crois que cette fois, on nous prend véritablement pour des cons !

    Sous entendre que les salaires vont baisser parce que les prix baissent ....là c'est bien la plus belle connerie que j'ai pu lire depuis bien longtemps .....

    Depuis 50 ans on nous dit, il ne faut pas que les prix augmentent et maintenant ou nous fais croire le contraire ???.....Franchement, je crois qu'il faut vite nous débarrasser des politiques et des médias, complices du grand capital, qui lui sait bien ou se trouve ses avantages !

    Bonne soirée

    Amicalement

    Robert

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