• François Hollande a-t-il pris un "tournant social-libéral" ?

    Les vœux, c’est comme l’allocution du 14-Juillet ! On n’attend pas grand-chose, mais on regarde quand même ... Pour la deuxième fois de son quinquennat, c’est un président affaibli qui s’est plié à l’exercice télévisuel, mardi 1er janvier, pour confirmer les fondamentaux de la politique menée depuis vingt mois.

    Les vœux de François Hollande en ont surpris plus d’un ! En annonçant un " pacte de responsabilité " avec les entreprises, le chef de l’Etat a heurté une partie de la gauche.

    Celui-ci consisterait à réduire les charges et simplifier les démarches administratives, en contrepartie de quoi les sociétés s'engageraient à embaucher d'avantage.

    "Je propose un pacte de responsabilité aux entreprises. Il est fondé sur un principe simple : moins de charges sur le travail, moins de contraintes sur leurs activités et, en même temps, une contrepartie, plus d'embauches et plus de dialogue social", avait expliqué le président. Ce pacte vise à "gagner" la "bataille" de l'emploi a estimé le chef de l'Etat.

    3 étapes :

    - D'abord "les assises de la fiscalité du mois de janvier, que Pierre Moscovici, en particulier, est en train de construire". L'objectif est "de voir comment la fiscalité des entreprises peut être davantage mise au service de l'emploi".  

    - Ensuite "la saisine du Haut conseil au financement de la Protection sociale (...), pour voir dans quelle mesure" les financements sociaux "pourraient peser moins sur le travail" et "davantage sur d'autres assiettes".

    - Troisième temps fort qui s'est engagé depuis le 1er janvier : le crédit de compétitivité-emploi qui représent(ait) 4 points de moins à payer pour les entreprises sur les salaires au Smic (et ce allant) jusqu'à 2,5 Smic, et qui, cette année, va représenter jusqu'à 6 points d'allègement de charges, ce qui signifie, pour les entreprises concernées, une capacité d'embaucher bien plus importante que par le passé.

     Pierre Gattaz, le président du Medef, le remercie dans une interview au Monde :

     « Je suis satisfait. Il a lancé le projet général de sortir le pays de l’ornière et a montré un cap qui nous va bien. »

    Son organisation, dit-il, est « prête à jouer le jeu ». François Hollande n’apparaît plus seulement comme le Président des entreprises : il est devenu le héros du Medef.

    Après un début de quinquennat marqué par son impopularité record, et face à une situation économique inquiétante, François Hollande a visiblement décidé d’assumer ses convictions et de les exprimer haut et fort. Mais à écouter sa majorité, non, le président n’a pas changé de cap.

    Un autre élément du discours du président a heurté des sensibilités à gauche : la réduction des dépenses "vaut pour l'Etat, mais aussi pour la Sécurité sociale, qui doit en terminer avec les excès et les abus", a asséné François Hollande. Jean-Marc Leblanc comprend que ce pan de l’exposé présidentiel ait pu en choquer certains dans la majorité car "l’année dernière, il avait parlé de solidarité à l’égard de ceux qui souffrent, ajoutant que ‘ce ne sont pas des assistés’. Il s’inscrivait alors en opposition frontale avec Nicolas Sarkozy. Cette année, il a annoncé vouloir être plus strict dans les dépenses sociales, notamment au niveau de la Sécu, et ça c’était inattendu." 

    François Hollande avait le droit de rater sa cible mais il ne pouvait pas se permettre d’être fade. Il l’a été, pourtant, au-delà de toutes les espérances de ses détracteurs.

    Un triomphe, selon certains commentaires, sans surprise autant que désabusés, qui ont commencé à pleuvoir sur les réseaux sociaux avant même que la prestation présidentielle ne s’achève mardi soir, sur le coup de 20h10. Non seulement, le chef de l’État, qu’on annonçait en "Pépère de combat", n’a pas montré le profil d’un fighter mais il a réussi l’exploit d’ennuyer son auditoire, un 31 décembre, quatre heures avant le passage fatidique à 2014.

    Soyons honnêtes, sa mission relevait de l’impossible et, quoi qu’il fasse, quoi qu’il dise, quoi qu’il confesse, il était promis à la mitraille d’un facile Hollande bashing. Le teint chiffonné par son vol de retour d' Arabie Saoudite, la paupière tombante, l’œil fébrile rivé sur le prompteur, et l’inspiration laborieuse, il est monté au front avec une témérité lasse.

    Inutile de revenir sur le fond vert (pour poser le décor de l’Élysée en arrière-plan) et le détourage digne d’une station de FR3 à la fin des années 70, immédiatement moqué par des centaines d’internautes. La ringardise du contenant annonçait déjà l’insipide du contenu.

    On a compris d’emblée que le président avait – une fois de plus ? – choisi de ne pas choisir, pour préférer un mélange sans style particulier, ni saveur. Une corvée consensuelle qu’il fallait expédier en limitant la casse, rien de plus.

    Ce résultat soporifique, c’est l’effet du poison Sérillon ! Du haut de son statut d’expert de la télé, le conseiller spécial du président,qui aurait proposé 4 formules d' intervention au président pour aboutir à ce numéro glorieux, continue en effet de faire des ravages dans la communication élyséenne !!!

    C’est à cet homme isolé, décalé par rapport au réel, contesté à l’intérieur même du Palais, et détesté, dit-on, par la compagne du président, que François Hollande délègue une stratégie décisive pour son image. Comment imaginer qu’un tel dispositif puisse marcher efficacement ?

    Le déficit d' autorité dont souffre Claude Sérillon  depuis son arrivée, nuit fatalement à son pouvoir et le contraint à la demi-mesure. Ce statut de seconde zone, qui n’a pas été rehaussé par les épisodes précédents du feuilleton télévisuel élyséen, facilite toutes les édulcorations dont les présidents sont friands au moment de se livrer au grand public.

    Au final, cela donne un Hollande dénué de toute spontanéité à force de calculer sa stature présidentielle et qui semble dépouillé de toute empathie par une caméra aussi glaciale que castratrice. Aucune chaleur et aucune simplicité malgré ce cadrage de trois-quarts qui se voulait "moderne" mais n’a pas réussi à créer la moindre convivialité avec le téléspectateur. Aucune grandeur non plus dans cet exercice laborieux aux calculs voué à l’échec face à une France pas dupe de la situation. À force de vouloir cuisiner des messages de natures différentes, on aboutit à un salmigondis dont rien ne surnage.

    Le Président a gaspillé une occasion de parler aux Français dans un contexte critique. Il a fait dans le bas-de-gamme quand il lui fallait tout assumer pour s’élever au-dessus de la propre histoire de ses dix-neuf premiers mois à l’Élysée et du rendez-vous, pour le moment manqué, de la gauche avec le pouvoir.

    Faute de résultats introuvables, François Hollande aurait pu, au moins, parler avec son cœur. Donner de l’âme au récit de sa présidence, une forme de vérité qui aurait pu être mise à son crédit. Le poison de Sérillon lui a enlevé cette authenticité-là. Qu’attend le chef de l’Etat pour s’en sevrer ?

    François Hollande a-t-il pris un "tournant social-libéral" ?

                                       Ce dessin de Charb a été publié le 29/11/2011

    « BLOGSPACE : suite ...Phil Everly, mort d'un pionnier de la pop »

    Tags Tags : , , ,
  • Commentaires

    1
    Lundi 6 Janvier 2014 à 18:56

    nulle part, ca c'est une idée ! bonne soirée

    2
    Mardi 7 Janvier 2014 à 07:18

    Bonjour ,Bonne et douce année 2014....

    cet homme est soporifique (en toutes circonstances),il n'est pas apte a diriger un pays,il n'est pas besoin d'avoir fait science "po" pour s'en rendre compte...

    Bisous

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :