• Le corbeau voulant imiter l'aigle

     Le corbeau voulant imiter l'aigle

    L'Oiseau de Jupiter enlevant un mouton,
    Un Corbeau témoin de l'affaire,
    Et plus faible de reins, mais non pas moins glouton,
    En voulut sur l'heure autant faire.
    Il tourne à l'entour du troupeau,
    Marque entre cent Moutons le plus gras, le plus beau,
    Un vrai Mouton de sacrifice :
    On l'avait réservé pour la bouche des Dieux.
    Gaillard Corbeau disait, en le couvant des yeux :
    Je ne sais qui fut ta nourrice ;
    Mais ton corps me paraît en merveilleux état :
    Tu me serviras de pâture.
    Sur l'animal bêlant à ces mots il s'abat.
    La Moutonnière créature
    Pesait plus qu'un fromage, outre que sa toison
    Etait d'une épaisseur extrême,
    Et mêlée à peu près de la même façon
    Que la barbe de Polyphème.
    Elle empêtra si bien les serres du Corbeau
    Que le pauvre animal ne put faire retraite.
    Le Berger vient, le prend, l'encage bien et beau,
    Le donne à ses enfants pour servir d'amusette.
    Il faut se mesurer, la conséquence est nette :
    Mal prend aux Volereaux de faire les Voleurs.
    L'exemple est un dangereux leurre :
    Tous les mangeurs de gens ne sont pas grands Seigneurs ;
    Où la Guêpe a passé, le Moucheron demeure.

    Jean de la Fontaine - Les Fables

    Le corbeau voulant imiter l'aigle

    Le Corbeau voulant imiter l'aigle est la seizième fable du livre II  de Jean de La Fontaine ( situé dans le premier recueil des Fables de La Fontaine, édité pour la première fois en 1668).

     

    « Le Brésil était invisible contre l'Allemagne ?Mais, que regardent-ils donc ? »

    Tags Tags : , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :