• Le Dernier rendez-vous

    Blog de oasis54 :OASIS DE PAIX, Le Dernier rendez-vous
     

     

    Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
    Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs,
    Au mois de mai, dans le jardin qui s'ensoleille,
    Nous irons réchauffer nos vieux membres tremblants.
    Comme le renouveau mettra nos coeurs en fête,
    Nous nous croirons encore de jeunes amoureux,
    Et je te sourirai tout en branlant la tête,
    Et nous ferons un couple adorable de vieux.

    Nous nous regarderons, assis sous notre treille,
    Avec de petits yeux attendris et brillants,
    Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
    Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs.

    Sur le banc familier, tout verdâtre de mousse,
    Sur le banc d'autrefois nous reviendrons causer;
    Nous aurons une joie attendrie et très douce,
    La phrase finissant souvent par un baiser.

    Combien de fois jadis j'ai pu dire :"Je t'aime!"
    Alors, avec grand soin, nous le recompterons.
    Nous nous souviendrons de mille choses, même
    De petits rien exquis dont nous radoterons.
    Un rayon descendra, d'une caresse douce,
    Parmi nos cheveux blancs, tout rose, se poser,
    Quand, sur notre vieux banc tout verdâtre de mousse,
    Sur le banc d'autrefois nous reviendrons causer.

    Et, comme chaque jour je t'aime davantage,
    Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain
    Qu'importeront alors les rides du visage,
    Si le mêmes rosiers parfument le chemin?
    Songe à tous les printemps qui dans nos coeurs s'entassent.

    Mes souvenirs à moi seront aussi les tiens,
    Ces communs souvenirs toujours plus nous enlacent
    Et sans cesse entre nous tissent d'autres liens;
    C'est vrai, nous serons vieux, très vieux, faiblis par l'âge,
    Mais plus fort chaque jour je serrerai ta main,
    Car, vois-tu, chaque jour je t'aime davantage
    Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain!
    Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
    Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs.

    Au mois de mai, dans le jardin qui s'ensoleille,
    Nous irons réchauffer nos vieux membres tremblants.
    Comme le renouveau mettra nos coeurs en fête,
    Nous nous croirons encore aux jours heureux d'antan,
    Et je te sourirai tout en branlant de la tête,
    Et tu me parleras d'amour en chevrotant.

    Nous nous regarderons, assis sous notre treille,
    Avec des yeux remplis des pleurs de nos vingt ans ...
    Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
    Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs!

                                                 Auteur : Rosemonde Gérard

     

    Le Dernier rendez-vous

     

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  • Commentaires

    1
    Samedi 20 Avril 2013 à 17:17

    Bonjour Annick, et oui  à condition de finir  sa vie à deux, pas toujours le cas hélas, mais quand cela arrive, c'est formidable et on a tant de souvenirs ensemble. Bonne soirée

    marie

    2
    AilectronLibre
    Dimanche 21 Avril 2013 à 08:08

    Je suis admiratif des couples qui s'aiment au bout de quarante ans ou plus, je les envie.....

    3
    AilectronLibre
    Dimanche 21 Avril 2013 à 08:29

    Lire "Lettre à Laurence" de Bourbon Busset et "Lettre à D" d'André Gorz, un extrait de ce dernier :

    Sur le papier, j’étais capable de montrer que l’amour est la fascination réciproque de deux sujets dans ce qu’ils ont de moins dicible, de moins socialisable, de réfractaire aux rôles et aux images d’eux-mêmes que la société leur impose, aux appartenances culturelles. Nous pouvions presque tout mettre en commun parce que nous n’avions rien au départ. Il suffisait que je consente à vivre ce que je vivais, à aimer plus que tout ton regard, ta voix, ton odeur, tes doigts fuselés, ta façon d’habiter ton corps pour que tout l’avenir s’offre à nous.

    Seulement voilà : tu m’avais fourni la possibilité de m’évader de moi-même et de m’installer dans un ailleurs dont tu étais la messagère. Avec toi, je pouvais mettre ma réalité en vacances. Tu étais le complément de l’irréalisation du réel. Tu étais porteuse pour moi de la mise entre parenthèses du monde menaçant dans lequel j’étais un réfugié à l’existence illégitime, dont l’avenir ne dépassait jamais trois mois. Aussi loin que je me souvienne, j’avais toujours cherché à ne pas exister. Tu as dû travailler des années durant pour me faire assumer mon existence. Et ce travail, je crois bien, n’a jamais été achevé. […]

     

    Bon dimanche aux amoureux !!

     

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