• Les 10 commandements de Bruxelles à François Hollande

    Les 10 commandements de Bruxelles à François Hollande

    La Commission européenne a officialisé son accord pour reporter de deux ans l'objectif de la France de ramener son déficit public sous la barre des 3 % de PIB. Désormais, elle compte sur un effort de Paris qui permettrait de passer d'un trou budgétaire de 3,9 % cette année à 3,6 % l'an prochain, puis 2,8 % en 2015.

    Cette flexibilité n'est pas un traitement de faveur. D'une part, il s'agit pour Bruxelles de ne pas asphyxier la deuxième économie européenne en lui demandant des efforts budgétaires supplémentaires - et de ce fait entraîner avec elle une bonne partie de la zone euro. D'autre part, ce délai est assorti de fortes recommandations pour que Paris mène de profondes réformes afin de réduire les dépenses et ­doper la compétitivité. Le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, a résumé très clairement la situation: «l'heure des réformes courageuses a sonné». «C'est un message d'exigence» si l'on veut s'attaquer sérieusement à la panne de la croissance et à la chute de l'emploi, a renchéri le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.

    C'est une copie empreinte d'une dizaine de recommandations, regroupées en six chapitres, que la Commission a rendue hier. Elle insiste d'abord sur la remise en ordre des finances publiques et rappelle que la France dispose de marges de manœuvres pour diminuer ses dépenses et simplifier la structure de l'État. Elle recommande de prendre de nouvelles décisions pour abaisser le coût du travail, en réduisant le poids des contributions sociales des employeurs. Elle déplore, dans la foulée, la dernière hausse du SMIC décidée en 2012.

    La Commission veut aussi renforcer la compétitivité des services en agissant sur les professions réglementées (avocats, notaires, taxis…). Elle préconise également de simplifier la législation sur les heures d'ouverture des magasins. Elle souhaite que Paris supprime les tarifs réglementés sur le gaz et l'électricité et introduise enfin la concurrence sur le rail et l'énergie. Après la mise en œuvre de l'accord sur la réforme du marché du travail conclu en janvier, Bruxelles insiste aussi sur la nécessité de «lancer en urgence une réforme de l'assurance-chômage avec les partenaires sociaux pour assurer qu'elle rende attractif le retour au travail». Elle attend aussi une poursuite des ­efforts de simplification de la fis­calité.

    Mais surtout, Bruxelles demande à Paris de prendre des mesures dès cette année pour réformer son ­système de retraites et le ramener à l'équilibre pour 2020 au plus tard. Il suggère «d'adapter les règles d'indexation, les âges minimums et de taux plein, la période de contribution et les régimes spéciaux, mais en évitant d'augmenter les contributions des employeurs aux régimes des ­retraites». Une petite phrase qui, de ce côté de la frontière, n'a pas vraiment plu. «La Commission n'a pas à nous dicter ce que nous avons à faire», a vivement réagi François Hollande, en marge d'un déplacement à Rodez (voir ci-contre). Un peu plus tôt, Jean-Marc Ayrault, avait déjà prévenu: «Nous ferons les réformes à notre manière.» S'agissant de celle des retraites, justement, il a ajouté que cette réforme serait menée non pas parce que c'est «Bruxelles qui nous le ­demande, mais parce que nous ­savons qu'il y a nécessité de sauver notre système par répartition». Sur le reste, «nous faisons des choix dans les réformes que nous menons ; nous ne pouvons pas tout mener de front», confiait au Figaro il y a quelques jours le ministre de ­l'Économie, Pierre Moscovici.

    La feuille de route de la Commission, pour la France et ses partenaires de l'UE, doit désormais être validée politiquement par un sommet européen, les 26 et 27 juin. L'ambiance s'annonce déjà pesante…

    Pauvres de nous !

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