Il ne s'attendait probablement pas à une telle mobilisation, pourtant, ils sont aujourd'hui des milliers à avoir rallié sa cause. La semaine dernière, Thoma Vuille, alias M.Chat a suscité un intérêt sans précédent après que ses déboires ont été médiatisés. Ce street artist connu pour les gros matous jaune, noir et blanc qu'il dessine à la bombe ou à la peinture sur tous les supports qui l'inspirent, avait été convoqué le 6 août dernier par la police pour des dégradations commises dans le métro parisien.

Et pour avoir apposé une dizaine de félins sur les murs de la station Châtelet, la RATP a réclamé au trentenaire 1800 euros de dommages et intérêts. L'artiste, qui a refusé de payer, devra comparaître le 29 octobre prochain devant la 28e chambre du tribunal correctionnelle de Paris à moins que la RATP ne retire sa plainte devant l'intérêt que suscite le dossier.

Ainsi ce 4 septembre à 21 heures, la pétition lancée il y a quelques jours sur le site Change.org

http://www.change.org/p/demandons-le-retrait-de-la-plainte-de-la-ratp-%C3%A0-l-encontre-de-thoma-vuille-alias-monsieur-chat

avait rassemblé pas moins de 12 582 signatures. Outre les nombreux anonymes, plusieurs personnalités politiques se sont mobilisées. Les premiers ont été les maires PS des 4e et 13e arrondissement de Paris, Christophe Girard et Jérôme Coumet. Cécile Duflot, ex-ministre EELV, a très vite suivi estimant sur Twitte quer la RATP " devrait prêter ses palissades de chantier aux graffeurs plutôt qu'embêter Monsieur Chat!".

Ce jeudi, un fidèle du matou depuis 2007 a envoyé un communiqué pour dire qu'il se rendrait à l'audience si celle-ci a lieu. "Thoma Vuille est dans une logique de création. Je conçois qu’il y ait une forme de subjectivité, et je comprends qu’on lutte contre les tags, écrit ainsi Serge Grouard, maire UMP d'Orléans, ville de naissance de l'artiste. Ce n’est pas le cas de Thoma. Pourquoi enfermer l’art dans des lieux et dans des formes ? (...) C'est une figure emblématique de la scène artistique urbaine 'post-graffiti'". Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie en revanche n'a pas réagi pour l'instant. En 200 pourtant, la présidente PS de la Région Poitou-Charentes, avait fait appel à son talent pour illustrer sa politique culturelle...

Vendredi dernier, Thoma Vuille déclarait à metronews avoir voulu mettre un peu de soleil dans la vie de milliers d'usagers des transports. "Cet endroit est en travaux depuis des mois, comme beaucoup d'autres stations de métro. C'est affreux. Et les usagers doivent subir ça au quotidien... Moi j'ai voulu égayer leur journée, les faire sourire et rendre l'endroit plus beau, avait-il expliqué. Je suis désolé, je mets de la couleur, de la propreté. Je rends les murs dégradés plus agréables.". Des déclarations qui n'ont pour l'instant pas motivé la Régie à faire machine arrière.