• Le militantisme, la défense d’une cause ont toujours fait partie de la vie de Neil Young. Chez le Canadien, le souci de l’environnement ne date pas d’hier. Dès 1970, une de ses plus belles chansons, After the goldrush (à l’instar, peu après, du Big Yellow Taxi, de Joni Mitchell), annonçait une planète condamnée par la pollution et les méfaits de l’homme… Depuis, le Loner a régulièrement gravé des albums militants, entièrement dévoués à un combat particulier. Des disques dont la passion, la fougue et la sincérité n’ont pas suffi pour les inscrire parmi les pièces maîtresses de son œuvre pléthorique. Qui réécoute vraiment Living with the war, Fork on the road ou même le pourtant honnête This note’s for you ?

    Pas de la meilleure augure, se dit-on, ce Monsanto Years qui, dès son titre, affiche la couleur : Young est en colère et sa cible, définie. L’album est une charge explicite contre le géant de l’agroalimentaire américain, grand apôtre des OGM, et tous ceux qui le soutiennent, de Walmart (tentaculaire chaîne de grande surface outre-Atlantique) à Starbucks (l’enseigne mondialisée de cafés bobo chics qui s’est opposée à l’étiquetage sur l’origine de ses produits). Un positionnement courageux, à une époque où la plupart des musiciens vivent du sponsoring de marques à la vertu douteuse… Mais la musique ? Bingo ! Elle ne pâtit pas du propos. Ni vaguement expérimentale, ni trop banale, elle creuse le sillon du rock simple, rugueusement échevelé de Crazy Horse. Enflammé, passionné.

    Après l’excentrique, volontairement archaïque, A letter home et le plaisamment lénifiant Storytone, ça fait du bien. Surtout, The Monsanto Years s’avère plus satisfaisant que Psychedelic Pill, gravé avec ses anciens acolytes, qui souffrait sur la longueur (le mot est faible) de sa densité, de son absence de direction. Young a été visiblement stimulé par son nouveau groupe, Promise of the Real, autrement dit les deux fils de Willie Nelson, Lukas et Micah, guitaristes à la fibre country et rebelle mais nourris au rock incandescent du créateur de Rust Never Sleeps

    Intensité, variété, progression

    La force de The Monsanto Years réside, au-delà de son intensité, dans sa variété, dans sa progression. En attaque, New Day for love, aussi heavy que mélodique, introduit le postulat : l’amour des siens s’accompagne d’un amour de la nature et donc, de sa défense. Suit la délicate plainte Wolf Moon, sur lequel le chant vulnérable du Loner parvient toujours à coller des frissons, préparant aux assauts soniques de People want to hear et Big Box, aux savoureuses joutes de guitares acides. Derrière, la charge sur un ton enjoué (avec son gimmick siffloté) contre Starbucks – « j’ai envie de commencer ma journée avec une bonne tasse de café, pas en soutenant Monsanto » – n’en paraît que plus corrosive.

    A la moitié de l’album, Neil Young a déjà gagné son pari. Et l’on tient sans peine jusqu’au final, l’épique et électrique Monsanto Years (« le fermier, pour vendre sa production, est poussé à l’utilisation d’OGM», « qui sait quel avenir se profile pour les sols nourris par Monsanto ?»). En conclusion, sur le troublant et méditatif If I Don’t Know, Young s’interroge sur la pertinence ou la forme de sa contestation (en chanson). Mais il y croit. A 69 ans, il n’a pas dit son dernier mot, refuse de s’assagir.

    « Anger is an energy» (la colère est une énergie), clamait Johnny Rotten, l’icône punk salué autrefois par le Canadien sur Hey Hey My My. Neil Young a, semble-t-il, fait sienne cette devise. Donald Trump, le candidat à l'investiture républicaine à qui il vient d'interdire l'utilisation de Rockin' in the Free World pour sa campagne, en sait quelque chose.

    Liste des morceaux de The Monsanto Years

    1. A New Day For Love
    2. Wolf Moon
    3. People Want To Hear About Love
    4. Big Box
    5. A Rock Star Bucks A Coffee Shop
    6. Workin’ Man
    7. Rules Of Change
    8. Monsanto Years
    9. If I Don’t Know


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  • Le 23 mai prochain lors de la finale de l'Eurovision à Vienne, le groupe punk PKN portera les couleurs de la Finlande. Sa particularité? Les quatre membres, tous quadragénaires, souffrent de trisomie 21. 

    Pour beaucoup, ils font déjà figure de grands favoris. Le groupe PKN a été désigné samedi pour représenter la Finlande lors de la finale de l'Eurovision qui se déroulera le 23 mai prochain, à Vienne, en Autriche. Pertti Kurikka, Kari Aalto, Sami Helle et Toni Välitalo, les quatre membres du groupe, ont une particularité par rapport à tous les autres participants: ils souffrent de trisomie 21

    Samedi, lors de leur prestation à la télévision finlandaise, les quatre quadragénaires ont fait forte impression, selon le site Konbini. "La musique est plutôt agressive, les paroles sont hurlées en finnois [...] Pourtant, cela avait l'air de plaire à un public surexcité", rapporte le journaliste présent sur place. Au final, le groupe a été plébiscité en obtenant près de 40% des voix.

    Les membres du groupe se sont rencontrés il y a six ans durant un atelier dédié aux personnes atteintes de déficience intellectuelle, note 20 Minutes, qui précise par ailleurs que le groupe a été l'objet, en 2012, d'un documentaire intitulé The Punk Syndrome. En représentant la Finlande à l'Eurovision, le groupe souhaite sensibiliser la population. "Nous ne voulons pas que les gens votent pour nous parce qu'ils sont désolés pour nous. Nous ne sommes pas si différents des autres, juste des gars normaux avec un handicap mental", confie le bassiste au Guardian

    Le 23 mai, pour la finale de l'Eurovision, le groupe interprétera le titre Always I have to, d'après Metronews. Au programme, "90 secondes d'énergie brute".  

    Même résultat qu'en 2006 ?

    A l'Eurovision, la Finlande n'a pas peur de choisir des candidats qui apportent de l'originalité. Par le passé, cela lui a même réussi. En 2006, le pays avait remporté la compétition grâce au groupe de heavy metal Lordi et sa chanson Hard Rock Hallelujah




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  • Va-t-elle réussir à conjurer le sort ?
     
    La chanteuse Lisa Angell représentera la France lors du concours de l'Eurovision qui aura lieu à Vienne, en Autriche, le 23 mai prochain, rapporte RTL.
     
    Elle interprétera N'oubliez pas, un titre écrit en novembre par Robert Goldman, le frère de Jean-Jacques Goldman, qui évoque notamment la Première guerre mondiale. 

    La chanteuse, découverte par Patrick Sébastien, succède à Anggun en 2012, Amandine Bourgeois en 2013 et le groupe Twin Twin en 2014. L'année dernière, c'est le travesti autrichien, Conchita Wurst, qui a remporté la compétition. Quant à la France, elle avait terminé dernière du concours. L'Hexagone n'a pas remporté l'Eurovision depuis 1977 et la prestation de Marie Myriam.
     
     
     
    Il ne me reste que des larmes,
    Ces quelques notes venues d'autrefois,
    Et le chant de nos prières,
    Nos cœurs qui espèrent,
    Et le vide sous mes pas.

    Il ne me reste que les cendres
    De mon village plongé dans le silence.
    Je ne suis qu'une blessure,
    Un cœur sans armure.
    Comment survivre après ça ?

    Mais je suis là, je n'oublie pas
    Dans mon village balayé par l'histoire.
    Et je vis là, n'oubliez pas
    Effacée des cartes et des mémoires.

    Je me souviens du rire des enfants,
    La voix des hommes quand
    Ils partaient aux champs,
    Les fêtes des moissons,
    L'odeur dans les maisons
    Les éclats d'amour et de joie.

    Mais je suis là, n'oubliez pas.
    Effacée des cartes et des mémoires.
    Quand ils sont arrivés,
    Cachés derrière leurs armes,
    Ils étaient des milliers,
    Ils riaient de nos larmes !
    Ils ont voulu détruire,
    Nos croyances et nos âmes
    Avec des mots de haine
    Que l'on ne connaissait pas.

    Je suis ici ce soir
    Au milieu de ces ruines
    Pour vous parler d'espoir
    Et vous chanter la vie.
    Et je fais le serment
    Quand séchera le sang
    De reconstruire ma ville
    Bien plus belle qu'avant
    Mais n'oubliez pas !

    "Une chanson à texte qu'aucun Européen ne va comprendre"

    Depuis cette annonce, les réactions sont nombreuses sur les réseaux sociaux. Certains internautes ne comprennent tout simplement pas ce choix. Pour beaucoup, le concours est perdu d'avance !

    Quant à moi, je suis très dubitative ! arf


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  • Jingle Bells (litt. « Tintez Clochettes ») est une chanson américaine écrite par James Pierpont (1822 - 1893) et publiée la première fois en 1857.

    C'est l'un des chants de Noël les plus connus dans le monde. Il fut notamment interprété par Elvis Presley, Carl Perkins, Jerry Lee Lewis et Johnny Cash le 4 décembre 1956, dans le cadre de ce qu'on a appelé The Million Dollar Quartet.


    TINO ROSSI "Vive le vent" par Ultra_White_Forever

    Elle a été adaptée en français par Francis Blanche en 1948, sous le titre Vive le vent. Cette adaptation est très populaire en France et a été interprétée par plusieurs chanteurs, comme Dalida et Mireille Mathieu. Le groupe Onkel Tom l'a également reprise dans son 4 èmeAlbum sorti en 2000 (Ich Glaub' Nicht an den Weihnachtsmann), parodiant des chants de Noël. Plus récemment, en 2002 et en 2005, ce titre a été repris par Thierry Gali, a été remixé par le chanteur Basshunter en version techno, et interprété dans une version plus pop par le chanteur MIKA en 2011.


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  • Joe Cocker (1944-2014) : sa voix charriant des cailloux tonne encore

    Le légendaire rockeur britannique Joe Cocker, dont la carrière s'étend sur plus de quatre décennies et qui a notamment interprété une reprise de "With a little help from my friends" des Beatles, est décédé à l'âge de 70 ans.

    Originaire de Sheffield, une ville industrielle du nord de l'Angleterre, Joe Cocker est décédé dimanche soir aux Etats-Unis. Il était "sans aucun doute le plus grand chanteur de rock/soul jamais produit par le Royaume-Uni", a commenté son agent Barrie Marshall dans un communiqué.

    "Un incroyable talent, une vraie star, mais aussi un homme bon et humble qui adorait se produire sur scène", a ajouté M. Marshall.

    Sa maison de disques Sony Music a révélé que le chanteur souffrait d'un cancer du poumon.

    Et selon le Yorkshire Post, le journal local d'où venait Joe Cocker, il est décédé dans l'Etat américain du Colorado, où il vivait depuis plus de vingt ans, au milieu de la nature, avec son épouse Pam.

    Il avait acquis sa notoriété dès la fin des années 1960 grâce à sa reprise de "With a little help from my friends" des Beatles, morceau qu'il avait interprété de sa voix rocailleuse lors du festival de Woodstock en août 1969.

                                         

    Dans un tweet, Ringo Starr, l'ancien batteur des "Fab Four", a d'ailleurs rendu hommage à son compatriote. "Adieu et que Dieu bénisse Joe Cocker, de la part d'un de ses amis. Peace and Love", a-t-il écrit.

    Paul McCartney, l'ancien bassiste des Beatles, a fait part de sa "tristesse" dans un communiqué.

    "C'était un adorable gars du nord que j'aimais beaucoup, j'adorais sa façon de chanter. J'étais aux anges quand il a décidé de chanter une reprise de +With a little help from my friends+", a déclaré Sir Paul.

    "Nous t'avons toujours aimé et tu nous manqueras à jamais", a écrit de son côté Steven Tyler, le chanteur d'Aerosmith, sur Twitter.

    - Drogues et alcool -

    Parmi les plus grands tubes de Joe Cocker, on compte "You are so beautiful", "Unchain my heart", une reprise du classique de Ray Charles, "Night Calls", mais aussi "Up where we belong", un duo avec Jennifer Warnes qui avait fait partie de la bande originale du film "Officier et Gentleman". La chanson avait remporté l'Oscar de la meilleure chanson originale en 1983.

                                      

    Autre tube portée par un film: "You can leave your hat on", entendu dans "9 semaines 1/2" avec Mickey Rourke et Kim Basinger en 1986.

    Mais Joe Cocker n'avait pas grand chose du glamour qui entoure généralement les stars du rock: souvent débraillé, une éternelle barbe de trois jours, le crâne prématurément dégarni, il n'a jamais défrayé la chronique par ses frasques, à l'inverse d'un Mick Jagger, par exemple.

    Pour autant, Joe Cocker avait aussi sa part d'ombre. Récemment, il revenait dans les interviews qu'il accordait sur les folles années 70 qui l'avaient vu "plonger la tête la première" dans la drogue et l'alcool.

    "Au début des années 70, la drogue et l'alcool se sont invités. Souvent, lorsqu'on est jeune et qu'on ne s'en fait, on ne se rend pas compte combien il est difficile de reprendre le dessus, une fois qu'on a plongé", racontait-il à la radio américaine NPR en 2012.

    Curieusement, ni son talent, ni son succès ne lui ont permis d'être accueilli au Panthéon des stars, le Rock and Roll Hall of Fame, ce dont le chanteur Billy Joel s'était ému en septembre dernier pendant un concert à New York.

    Joe Cocker laisse derrière lui sa femme, Pam Cocker, une belle-fille et deux petits-enfants. La famille a prévu des obsèques privées.


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