Vue panoramique de gauche à droite :

place des Vosges, avenue de Lattre de Tassigny, boulevard du recteur Senn, rue Albert Lebrun

Située entre la porte Saint Nicolas et les avenues Général Leclerc et Maréchal de Lattre de Tassigny, la Place des Vosges a été dénommée ainsi en 1954, en hommage au département des Vosges et au massif vosgien dont la « ligne bleue » symbolisa jadis la résistance à l'invasion allemande.

La porte Saint Nicolas constitue un monument historique essentiel de la Place, puisqu'elle était jadis l'unique sortie Sud de Nancy, en direction de la cité de Saint-Nicolas-de-Port.

Construite entre 1603 et 1608, elle fut la première porte de la Ville-Neuve à être terminée.

C'est par elle que les ducs de Lorraine, à partir de Henri II (1610), entraient solennellement dans Nancy le jour de leur avènement : ils s'arrêtaient devant la porte, à l'extérieur de la ville, sur la place actuelle, et prêtaient le serment de maintenir les privilèges des trois ordres (noblesse, clergé et tiers-état).

Les ducs Charles IV et Léopold prêtèrent ce serment entre les deux murs de la porte, où l'on avait dressé un autel.

Aujourd'hui, la Place est bordée de nombreux commerces qui se sont regroupés au sein de l'association « Vosges Embellissement », heureuse  de présenter aux internautes ses adhérents.

Association des commerçants et artisans de la place des Vosges à Nancy, qui milite pour l'embellissement de la place des Vosges et permet de promouvoir les commerces du quartier.

L’arrivée de la Ligne 2 est l’occasion de réaménager la Place des Vosges. Place urbaine, ouverte aux piétons grâce à une circulation apaisée, elle deviendra un important pôle d’échange multimodal de l’agglomération.
Pendant les travaux la traversée de la place en voiture est interdite mais l’accès aux commerces et aux habitations est maintenu.

Plan de circulation, Place des Vosges crédit photo CUGN 

Sur la place des Vosges, les travaux de la ligne 2 se poursuivent à un bon rythme et sont dans les délais. Reste que la situation économique ne s’est pas arrangée… Elle s’est même dégradée puisque certains sont pris à la gorge avec leurs charges et un autre a déposé un dossier au tribunal de commerce pour un dépôt de bilan.

Place des Vosges, les voitures se faufilent dangereusement entre les pelleteuses et les camions… Photos Denis MOUSTY

«Pendant les travaux, l’accès aux commerces et pour les riverains sera préservé. » La formule n’a pas été inventée… On la trouve sur le site internet du Grand Nancy, sur la page dédiée à la future Ligne 2 de transport en commun. Des dispositions résolument rassurantes en théorie mais qui sont visiblement loin de suffire.

Et après seulement deux journées « d’isolement », le constat est sans appel. Les commerçants prennent de plein fouet les travaux d’aménagement de la place des Vosges. Du côté de la rue Lebrun, la baisse de fréquentation se confirme à la boulangerie Speck et à la pâtisserie Michez. « L’effet a été immédiat. Les gens ne passent plus par là, on est isolés. C’est calme… Très calme ! »

Même son de cloche au restaurant Les Funambules où Marion se veut plutôt fataliste. « Ce midi, c’est bien simple, je n’ai eu personne. Les habitués ont peur et ne veulent pas s’aventurer avec leur voiture dans le secteur. Et même à pied, on n’a pas envie de venir. Les trottoirs sont sales, à la limite du praticable. Ça va me coûter cher… » Zéro client, donc pour la restauratrice qui espère être « indemnisée à hauteur de la perte d’exploitation. Mais c’est vrai qu’il faut faire quelque chose pour cette place pour développer le quartier et le rendre attractif », essaie de positiver Marion.

Le village gaulois de Nancy

Une positive attitude dont ne veut pas entendre parler Nadim Chaghouri, le patron de Copy Book. « Ça fait 17 ans que je suis là, je n’ai jamais vu cela. C’est une véritable galère. On sort déjà d’une longue période de travaux et on nous en remet une couche. J’ai beaucoup de clients qui viennent des Vosges, de Moselle ou encore de Brabois. Ils ne veulent plus entrer en ville, ils ont peur non seulement des bouchons mais en plus, il n’y a plus moyen de stationner », argumente le commerçant qui ne comprend pas que « ces travaux ne soient pas faits en juillet-août. Je suis en pleine saison. C’est la période des examens, des thèses… Une période primordiale pour mon chiffre. Sans parler de la poussière, je passe mon temps à nettoyer mes machines ! »

Sur le trottoir d’en face, c’est Bruno Bandini qui monte au créneau. « C’est très compliqué, les gens ne s’arrêtent plus. J’ai perdu près de 30 % de mon chiffre d’affaires. Le jour de la fête des grands-mères, j’ai eu quatre-vingt-dix clients en moins sur les six cents qui viennent habituellement ce dimanche-là. C’est dramatique ! » martèle le fleuriste qui déplore « une décision prise trop rapidement. Ils n’ont absolument pas mesuré les conséquences. Il va falloir qu’ils envisagent de prendre en charge nos pertes. De plus, j’ai une tranchée devant mon commerce qui m’empêche de charger mon camion, notamment pour les obsèques. À ce rythme-là, il sera plus simple pour moi de fermer le magasin durant les travaux que de le laisser ouvert et de payer des charges pour rien ! On est un peu comme le village gaulois de Nancy mais sans la position magique ! » conclut le dirigeant d’Histoire de Fleurs qui espère une police municipale plus tolérante durant cette période…

Un vœu pieu puisqu’en moins d’une heure de temps, les fins limiers de la PM, en l’occurrence les ASVP qui sévissent aux quatre coins de la cité ducale, ont trouvé le temps, hier, de délivrer quelques papillons… Et pendant ce temps, la circulation dans les rues Lebrun et du Recteur-Senn était complètement paralysée…