• Nicolas Sarkosy : le loup et l' agneau

    Deux années de purgatoire ne l’ont guère changé : Nicolas Sarkosy veut le pouvoir, tout le pouvoir ... C'’était la seule certitude, après son intervention !

    Pas facile à négocier ce retour ! Quarante minutes durant, sur France 2 ce dimanche 21 septembre, Nicolas Sarkozy joue deux personnages à la fois : le loup et l’agneau.

    L’agneau : l’ancien président sourit, flatte, séduit, apaise. Il est mu par « l’amour » qu’il porte à son pays. Persuadé que la France est en train de couler, il veut entraîner le plus grand nombre, alors il montre patte blanche, gomme les aspérités de sa personnalité qui ont suscité tant de rejets : l’hypertrophie du moi, les mots qui heurtent. Il jure que l’âge l’a changé : tout doux, il y a suffisamment de colère comme cela dans le pays.

    Et puis soudain, le vernis craque, Nicolas Sarkozy durcit le ton, attaque, se défend pied à pied comme il l’a toujours fait car il n’a jamais conçu la politique autrement que comme un combat. Le loup a dévoré l'agneau. L’âge n’a rien changé.

    Ce n’est pas seulement une affaire de tempérament, c’est un problème de positionnement. Les contradictions qui accompagnent son retour sont si fortes qu’il est dans l’impossibilité de camper le personnage de recours qu’il rêverait d’être.

    Pour s’imposer, il va devoir se battre, une nouvelle fois. Il y est prêt et en même temps il est ancien président, il peine à dissimuler son agacement face à la haie d’obstacles qu’il s’est lui-même construit.

    Le premier : se présenter à la présidence de l’UMP tout en proclamant l’abolition du clivage gauche-droite « élimé comme un vieux tapis ». C’est objectivement injouable sauf à attaquer durement François Hollande, Manuel Valls sans louper Emmanuel Macron, le banquier d’affaires devenu ministre de l'économie, le tout en jurant ne pas vouloir polémiquer. Comprenne qui pourra.

    Le deuxième : convaincre d'être la solution  quand les juges sont à vos trousses. L’ex est obligé de se défendre une nouvelle fois, au prix de nouvelles contradictions. Lui qui aime se sentir responsable de tout, jure tout ignorer de l’affaire Bygmalion et conclut presque menaçant : « je n’ai pas peur ».

    Le troisième : vouloir incarner le renouveau, porter la réforme fiscale en étendard quand le passif n’est toujours pas soldé. Son propre camp l’accuse d’avoir manqué d’audace dans les réformes, François Fillon lui en veut d’avoir eu la main qui tremble dans la réduction des dépenses publiques. Mais lui s’irrite quand on l’interroge sur la conduite de sa politique économique. Il refuse de s’expliquer sur les 28 milliards d’euros d’impôts qu’il a levés après la crise de 2008. Il est l’ancien président, il ne peut s’être trompé.

    Le quatrième : promettre un jeu collectif à ses adversaires qu’il s’échine à voir comme « des amis » alors que ses paroles montrent qu’il a déjà tout en tête : les réformes et la façon de les conduire, par recours fréquent au référendum. Lui devant, eux forcément derrière. Bonjour la castagne

    Deux années de purgatoire ne l’ont guère changé : Nicolas Sarkozy veut le pouvoir, tout le pouvoir, c’était la seule certitude, après son intervention.

    « Loin de la politique et ses discours sans fin ...SARKOZY, LE RETOUR : revue de la presse du 19 septembre 2014 »

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