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« Perpétuité pour les enfants d’Amérique »
Cristian Fernandez, inculpé à l'âge de 12 ans du meurtre de son petit frère David, 2 ans, en mars 2011.
France 5 a diffusé, mardi soir, «Perpétuité pour les enfants d’Amérique», documentaire choc autour du cas de Cristian Fernandez, inculpé de meurtre à l’âge de 12 ans et qui risquait la prison à vie…
Aux Etats-Unis, près de 2.600 enfants sont en prison, condamnés à une mort lente en cellule, à la «perpétuité réelle». Le reportage retrace, à titre d’exemple, le parcours de Cristian Fernandez, inculpé en 2011 à l’âge de 12 ans pour le meurtre de son frère de 2 ans. Comme le rappelle le documentaire, la démocratie américaine est l’un des trois Etats, avec la Somalie et le Soudan du Sud, à n' avoir jamais ratifié la convention internationale des droits de l' enfant !
C' est dans un article du Parisien en 2011*, que le coréalisateur Cyril Denvers prend connaissance de l’inculpation de Cristian. Il raconte à 20 Minutes: «Trois jours après, Anthony Headley montait dans un avion et je contactais France 5 pour leur proposer le sujet.» Ils ont suivi l’affaire pendant deux ans pour expliquer comment ce garçon, ainé d’une famille d’origine dominicaine et né du viol de sa mère de à 12 ans, s’est retrouvé pendant des dizaines de mois en détention provisoire, dans l’attente d’un procès, et encourant une peine de prison à perpétuité… Le documentaire retrace cette affaire peu médiatisée aux Etats-Unis, en dehors de l’Etat de Floride où a eu lieu le crime. Avec soulagement, Cyril Denvers confie que le film vient d’être acheté aux Etats-Unis.
Mais leur travail n’a pas été évident. «Les avocats de Cristian ont voulu conserver le secret autour de l’affaire, témoigne-t-il. Ils craignaient que l’enregistrement de leurs propos sur l’enquête puissent être saisi par le procureur et servent à charge pendant un procès.» Mais il a eu accès à d’autres images, comme celle de la garde à vue de Cristian. «Quand le jugement est prononcé, ces vidéos tombent dans le domaine public, mais on les a obtenus avant», explique-t-il. On y voit Cristian, menotté, à qui une policière explique ses droits. Peut-il seulement les comprendre? Cristian n’a toutefois pas été interviewé. «Les avocats ont refusé qu’ont ait un accès direct à lui. Ils ont jugé que ce n’était pas dans son intérêt.»
Les réalisateurs ont pourtant pu entrer dans la prison où Cristian a été incarcéré. «C’était une occasion inespéré d’approcher des mineurs condamnés à perpétuité, qui n’ont plus grand-chose à faire que d’être dans la rédemption ou hurler de colère», témoigne le réalisateur. Au final, le film s’interroge sur la responsabilité pénale, où des enfants sont confrontés à la même justice que les adultes. «En France, le crime est considéré par la justice dans un contexte. Aux Etats-Unis, pour les adultes, comme pour ces enfants, c’est l’acte qu’on juge».
La peine de mort appliquée aux mineurs a été interdite en 2005 aux Etats-Unis. Et la cour suprême américaine interdit, depuis 2012, le recours automatique à la perpétuité réelle en cas d’homicide. Un revirement. Pour le réalisateur, ce documentaire peut faire écho en France " par rapport au débat sur la refonte de l' ordonnance de 1945 " sur les mineurs délinquants. Lui, espère voir «conserver le primat de l’éducatif sur le répressif dès lors qu’on est en dessous de l’âge de la responsabilité pénale».
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Commentaires
Une société qui ne réprime pas les délits est une société qui accepte que seules les victimes paient les exactions de certains asociaux
amicalement
Claude