• Primaire UMP : Sarkozy improvise de nouvelles conditions

    Craindre la compétition, lui ? Balayant cette question, qu’il juge évidemment grotesque, Nicolas Sarkozy a pris, samedi matin, des accents gaulliens : «Vous ne croyez pas que je vais attendre d’arriver à 60 ans pour craindre la concurrence !» Au siège de l’UMP, rue de Vaugirard, l’ancien chef de l’Etat s’exprimait devant quelques centaines de nouveaux adhérents du parti. L’occasion pour lui de minimiser la primaire qui doit l’opposer, fin 2016, aux autres candidats de droite à l’élection présidentielle.

    Ultra-sarkozystes par définition, les nouveaux militants de l’UMP ne sont naturellement pas enthousiasmés par cette compétition. Ils y voient un affront à leur champion, leader naturel et incontestable de la droite. Ils regrettent aussi que cette primaire ouverte à tous les électeurs qui souhaiteront y participer les prive du plus précieux de leurs pouvoirs : celui de plébisciter «leur» candidat à l’Elysée. «Il y a bien des arguments contre les primaires. Vous n’étiez pas enthousiastes, moi non plus. Mais je veux apaiser le parti», leur a confié Sarkozy.

    Il leur a toutefois réservé une annonce potentiellement lourde de conséquences. Au début de l’année 2016, les militants seront appelés à ratifier le projet de l’UMP : «Dix à quinze mesures très fortes, que nous aurons fait adopter par la totalité de ceux qui pourraient être candidats aux primaires.» Les potentiels participants à la primaire ont découvert ce week-end avec étonnement ces nouvelles conditions posées à la validation de leur candidature. Il n’en a jamais été question, ni en bureau politique, ni dans les débats de la commission chargée d’organiser la primaire. «C’est une vaste blague», confiait-on dimanche dans l’entourage de l’un des candidats.

    Comme à chacune de ses interventions, Sarkozy a lourdement insisté samedi sur le fait que le président du Modem, ami et soutien de Juppé, qui a affirmé qu’il n’aurait pas voté la motion de censure, ne ferait pas partie de son «rassemblement» : «François Bayrou n’est pas dans l’opposition. Il n’y aura pas d’accord avec lui», a-t-il martelé sous les applaudissements. Les militants ravis et crédules seront fondés à en conclure que le refus de toute alliance avec le président du Modem comptera parmi les «mesures fortes» évoquées par leur champion…

    Le président de l'UMP aura beaucoup de mal à concrétiser cette annonce intempestive. Il n’a, dans les faits, pas les moyens de l’imposer. Il s’agissait pour lui de rassurer les nouveaux adhérents qui s’inquiètent de voir le parti affaibli par la dynamique de la primaire. Sarkozy ne se résigne pas à gérer l’intendance de l’UMP tandis que Fillon et Juppé planchent, avec leurs think tanks, sur leurs propres projets d’alternance. Le programme de la droite, ce doit être la grande affaire du «nouveau parti» qui doit être fondé le 30 mai prochain.

    Le 7 février dernier, devant le Conseil national de l’UMP, il avait insisté sur le fait que la primaire ne devait «en aucun cas polluer le travail de fond qu’il nous faut engager». Samedi matin, en promettant imprudemment que les adhérents auraient à valider un projet politique qui s’imposerait aux Juppé, Fillon ou Le Maire, Sarkozy leur a laissé croire qu’ils auraient leur mot à dire sur la sélection des candidats.

    « Qui sait que nous avons une nouvelle championne du monde ?Nick Hess : une histoire presque belge ? »

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