• Rue du Pélican ou rue du Poil-au-Con ?

    Le nom de certaines rues parisiennes prête parfois à sourire, certaines ont même été débaptisées par souci de bienséance…

    La lecture du site de la Mairie de Paris fait parfois très "coincé de la braguette", on y lit ceci : Corruption d'un nom obscène qui lui avait été donné en raison de la population qui l'habitait. Elle existait au commencement du XIVe siècle, en dehors de l'enceinte de Philippe-Auguste ; on la nomma d'abord rue du Poil au C... et ensuite rue du Pélican ; pendant la Révolution, rue Purgée, puis rue de la Barrière des Sergents. En 1806, elle reprit le nom de rue du Pélican. Ici nous appelons un chat un chat, la rue s'appelait donc Rue du Poil au Con (sans points de suspensions pudibonds) et était l'une des voies où Louis IX  (dit St Louis) autorisait la prostitution.

    Ainsi la rue de la Cochonnerie est devenue rue de la Cossonnerie, la rue Merderet a troqué son “M” contre un “V”, et la rue du Petit-Pet a gagné en respectabilité en changeant son nom pour rue des Poitevins. La rue Pavée-d’Andouilles porte aujourd’hui le nom de Séguier, chancelier de France sous Louis XIII.

    Les maisons closes et les filles légères étaient à l’origine d’appellations sans équivoques aujourd’hui disparues. Qui se souvient que la rue Marie Stuart s’est d’abord appelée rue du Tire-Boudin et rue du Tire-Vit, tout comme la rue du Pélican était en fait la rue du Poil-au-Con ? La rue Beaubourg a quant à elle porté le nom délicat de Trace-Putain, et la rue du Petit Musc sonne toujours mieux que rue Pute-y-muse… Dans la rue Réaumur, ces demoiselles attendaient l’amateur sur le trottoir, “raie-au-mur”. D’où l’avenue de la “raie-publique” ?

    Si les allusions galantes ont pour la plupart disparu du plan de Paris, on se souvient de certains quartiers peu fréquentables pour le bourgeois en goguette : rue Vide-Gousset, rue des Mauvais-Garçons, rues de la Grande et de la Petite-Truanderie. Comme souvenir lugubre, la rue de l’Arbre-Sec évoque la silhouette du gibet, et la rue de l’Estrapade rappelle le charmant supplice réservé aux soldats voleurs et déserteurs. Les condamnés, mains liées, étaient précipités du haut d’une potence pour qu’ils se brisent les membres…

    Les enseignes des échoppes, anciens repères indispensables pour les parisiens illettrés, se sont parfois perpétuées dans le nom de la rue. Une enseigne représentant un cadran solaire a donné la rue du Cherche-Midi, une autre a donné la rue des Deux-Boules, origine moins grivoise qu’il y paraît. La rue de la Harpe découle naturellement de l’échoppe d’un fabricant d’instruments, alors que la rue des Ciseaux ne célèbre pas la corporation des drapiers mais rappelle une enseigne affichant six fois la lettre “O”.

    Plus nombreuses sont les rues soucieuses de votre Salut, et vous pouvez toujours arpenter la rue Dieu, les passages de la Vierge, des Deux-Anges et du Saint-Esprit, la rue du Nom-de-Jésus, l’impasse du Curé donnant rue de la Chapelle. D’autres préfèreront bouder la rue de Paradis pour se perdre rue d’Enfer et terminer dans l’impasse Satan.

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