• Windows 10 : faut-il avoir peur pour sa vie privée ?

    Windows 10 : faut-il avoir peur pour sa vie privée ?

    «Si c'est gratuit, c'est vous le produit.»

    Cet adage populaire - depuis une quinzaine d'années - servait souvent à désigner les pratiques commerciales de Google, Facebook ou de n'importe quelle entreprise qui ne fait pas payer ses services. On peut ajouter Microsoft à cette liste. L'entreprise américaine a commencé à envoyer sa mise à jour vers Windows 10 à ses utilisateurs. Cette mise à niveau est gratuite pendant un an, signe que la firme change de modèle économique. Elle s'accompagne d'une nouvelle déclaration de confidentialité, valable pour tous les services de Microsoft à partir du samedi 1er août.

    En France, les nouvelles conditions d'utilisation de Windows ont provoqué l'ire de la présidente du Front national Marine Le Pen. Dans une lettre ouverte à la présidente de la Cnil, elle dénonce «l'espionnage généralisé des ordinateurs des Français». Contactée par le Figaro, une porte-parole de la Cnil indique que Microsoft a conçu sa politique de confidentialité après des échanges avec la commission, et qu'elle est «en cours d'analyse» par l'ensemble des Cnil européennes.

    Windows aspire en effet un grand nombre de données, mais les choses sont un peu plus complexes dans le détail. Le Figaro examine plusieurs affirmations sur les nouveautés de Windows 10 en matière de vie privée.

    ● Windows recueille beaucoup d'informations personnelles à des fins publicitaires

    C'est vrai. Plus que Windows, c'est Microsoft qui recueille des informations personnelles. Quand vous installez Windows 10, vous êtes fortement incités à créer un compte Microsoft. Un identifiant publicitaire unique est alors rattaché à votre compte. C'est lui qui permettra de cibler les publicités. Elles peuvent être «basées sur votre localisation actuelle, votre requête de recherche, ou le contenu que vous consultez», mais aussi sur «vos données démographiques, vos requêtes de recherche, vos centres d'intérêt et vos favoris, vos données d'utilisation, et vos données de localisation». C'est beaucoup et cela est valable pour Windows, mais aussi pour son moteur de recherche Bing, pour les données de localisations obtenues par votre Windows Phone, et ainsi de suite. Microsoft a récemment unifié l'ensemble de ses politiques de confidentialité. Une démarche similaire à celle de Google en 2012. Cela signifique que vos informations peuvent circuler d'un produit à un autre.

    En revanche, Microsoft dit ne pas utiliser «ce que vous dites dans les emails, les discussions, les appels vidéo ou la messagerie vocale, ni vos documents, photos ou autres fichiers personnels pour vous envoyer des annonces ciblées». Cela ne veut pas dire que ces données, ou d'autres, ne sont pas collectées. Le compte Microsoft permet de synchroniser des paramètres tels que la disposition de l'écran d'accueil, l'historique et les favoris de votre navigateur, ainsi que les mots de passe que vous avez choisi d'enregistrer. Une politique là encore assez similaire à celle de Google, mais qui peut froisser les utilisateurs les plus attachés à leur vie privée.

    ● Windows 10 est moins respectueux de la vie privée que son prédécesseur

    C'est presque faux. En matière de vie privée, les reproches faits à l'encontre de Windows 10 pourraient être faits à Windows 8.1, la précédente version de Windows. Lorsque l'on consulte la déclaration de confidentialité de Windows 8.1 la synchronisation des paramètres entre différents appareils était déjà en place. L'identifiant publicitaire unique également.

    Certains sites spécialisés, comme NextInpact ou Numérama, notent que lorsqu'un utilisateur de OneDrive, le service de stockage de Microsoft, choisit la solution de chiffrement BitLocker, la clé de récupération des données est stockée sur les serveurs de Microsoft. En théorie, cela veut dire que Microsoft peut fournir à la NSA le sésame qui permet de déchiffrer les données de votre disque dur, si l'agence dispose d'une requête légale. Cela était déjà vrai pour Windows 8.1. Sauf qu'à l'époque, Microsoft garantissait que la clé de récupération était entre de bonnes mains. «Nous n'utilisons pas les informations de clé de récupération à quelque fin que ce soit», affirmait alors la déclaration de confidentialité de Windows 8.1. On ne trouve plus cette mention dans la nouvelle déclaration de confidentialité de Windows 10.

    ● Cortana, l'assistant vocal de Windows, est une fouine

    C'est vrai. En même temps, c'est son travail. Plus Cortana en sait sur vous, plus le logiciel est capable de répondre à vos attentes. La déclaration de confidentialité l'indique dans une liste à la Prévert: «Microsoft recueille et utilise différents types de données, comme la localisation de votre appareil, les données de votre calendrier, les applis que vous utilisez, les données de vos emails et de vos messages textes, les personnes que vous appelez, vos contacts et la fréquence de vos interactions avec eux sur votre appareil (...) votre manière d'utiliser votre appareil et d'autres services Microsoft, comme votre musique, vos réglages d'alarme, si l'écran verrouillé est activé, ce que vous regardez et achetez, votre historique de navigation et de recherche Bing, et bien plus.»

    «Et bien plus» signifie vraisemblablement que Cortana est amené à évoluer, et par conséquent à brasser plus de données de ses utilisateurs. Pour ceux qui tiennent à leur vie privée, cela peut-être fâcheux.

    Encore une fois, ces politiques ne sont pas très différentes de celles du logiciel assistant de Google, Google Now. Siri, l'assistant vocal d'Apple, est un peu moins invasif: Apple en tant que tel recueille certes des données, mais ne les associe pas à votre compte Apple. C'est l'appareil en tant que tel qui est identifié. Vos données sont donc légèrement mieux protégées.

    ● Microsoft impose des violations irrévocables de ma vie privée

    C'est faux. Un grand nombre des méthodes par lesquelles Microsoft récupère des informations personnelles peuvent être bloquées avant et après l'installation du système d'exploitation. Le problème, c'est que la firme ne rend pas ça très facile. Par exemple, Windows ne demande pas directement à l'utilisateur s'il accepte de livrer toutes ses informations personnelles. Les utilisateurs, eux-mêmes doivent faire la démarche.

    Pour les aider, le site spécialisé NextInpact a publié un guide pour refuser les différents mouchards de Windows 10. Ceux qui veulent utiliser la manière forte et n'ont pas peur d'un peu de technique trouveront leur bonheur dans ce «guide ultime» signé par un webdesigner et blogeur, du nom de Blacksheep. Il propose de désinstaller tous les logiciels suspects, un par un, à la main.

                    Windows 10 : faut-il avoir peur pour sa vie privée ?

    Mais ...

    La mise à jour vers le nouveau système d'exploitation écrase les choix des utilisateurs, et les pousse à utiliser le successeur d'Internet Explorer : Edge.

    Windows 10 : faut-il avoir peur pour sa vie privée ?

    " Alors que Microsoft célèbre les 14 millions d'installations de Windows 10 en seulement 24 heures, une polémique vient assombrir les festivités. Le PDG de Mozilla, Chris Beard, a écrit une lettre ouverte à son homologue chez Microsoft, Satya Nadella, pour réclamer le respect du choix des utilisateurs pour leur navigation sur Internet. En effet, lors de la mise à jour vers Windows 10, Microsoft a décidé de remplacer le navigateur par défaut sélectionné par l'utilisateur (Mozilla Firefox, Google Chrome, etc.) par son nouveau navigateur maison : Edge.

    L'éditeur de Firefox est écœuré par cette manœuvre, destinée selon lui à remplacer le choix des utilisateurs « par celui de Microsoft ». S'il est possible de préserver ses préférences par défaut, le scénario de l'installation « a été modifié pour rendre cette opération moins instinctive et plus compliquée », et « il faut désormais plus de deux fois plus de clics » pour ordonner à Windows de garder le navigateur préféré, dénonce Chris Beard.

    Imposer Edge

    Nous avons effectué plusieurs installations de Windows 10, et il est vrai que nous avons systématiquement perdu les préférences de certains logiciels par défaut (cela inclut aussi la visionneuse de photos, par exemple), sans jamais voir d'option pour les préserver. Les choses sont tellement peu claires que Mozilla a publié un guide pour retrouver son navigateur par défaut, si la mise à niveau vers Windows 10 l'a « écrasé ».

    De son côté, Microsoft se défend en affirmant que pendant et après la mise à niveau, « les utilisateurs peuvent facilement choisir leur navigateur par défaut ». « Si nous avons des retours qui montrent que des améliorations sont possibles, nous les ferons », assure un porte-parole. Microsoft a un lourd passif de polémiques avec les navigateurs : il avait par exemple été condamné en Europe pour avoir imposé Internet Explorer dans Windows, décision à la suite de laquelle les utilisateurs de Windows avaient vu (enfin) apparaître un écran de « choix du navigateur » lors du premier démarrage.

    Devant la montée de Firefox puis de Chrome, Microsoft avait décidé de reformer ses équipes de développement d'Internet Explorer, lesquelles ont travaillé d'arrache-pied pour proposer aujourd'hui le nouveau navigateur Edge, intégré à Windows 10. Si Edge est beaucoup plus moderne et respectueux des standards qu'Internet Explorer, ce n'est pas une excuse pour que Microsoft l'impose en faisant appel à sa quasi-hégémonie sur les systèmes d'exploitation pour PC. Le succès serait plus beau pour Edge si les utilisateurs faisaient la démarche d'eux-mêmes... "

    Source : http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/guerric-poncet/windows-10-le-putsch-de-microsoft-contre-votre-navigateur-par-defaut-31-07-2015-1953901_506.php

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 2 Août 2015 à 08:42

    pour le moment je ne suis pas équipé pour ! on verra bien ! bonne journée

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