• Explicite, la demande de ce chômeur nancéien, non?

    Explicite, la demande de ce chômeur nancéien, non?

    Sa silhouette râblée se détache dans la brume du petit matin. Gilles Latraye est immobile au bord de la route. Le regard fixe et déterminé. Ce quinqua barbu semble insensible au froid. Les automobilistes qui sortent de Nancy en empruntant la voie express en direction des Vosges ou la petite route parallèle qui mène à Houdemont, ne peuvent pas le rater.

    Un premier coup d’œil rapide pourrait laisser penser à un auto-stoppeur égaré dans la rigueur de l’hiver. Car l’homme a une pancarte à la main. Mais il n’y a aucune direction écrite dessus. Juste ces quelques mots effrayants qui disent tout : « Je veux travailler ».

    En dessous, figure son numéro de téléphone portable :

    « 06.59.07.83.51 . ».

    Cela fait maintenant trois jours qu'il se positionne au même endroit, sur la voie express en direction des Vosges, de 6h30 à 8h30. Lui qui a commencé sa vie professionnelle en enchaînant les petits boulots avant de s'engager 5 ans dans la Légion étrangère, puis de revenir dans le civil, veut absolument retrouver un emploi.

    Engagé à sa sortie de l'armée pour réaliser de la découpe de verre dans un magasin, il est licencié pour raisons économiques en 1998. Il est ensuite employé dans une miroiterie, mais victime d'une rupture du long biceps après avoir porté une charge trop lourde, il est finalement licencié pour inaptitude en juin 2013. Toujours en procédure contre son ex-employeur, il cherche désormais à se reconvertir pour retrouver la vie professionnelle. «Je n'arrive pas à me démarquer, explique-t-il à l'Est républicain. Je me suis donc dit qu'au bord de la route, au moins, je n'aurais pas de concurrence». Si l'initiative lui apporte «beaucoup de gestes de bonjour et de klaxon amicaux», Gilles n'a pas encore reçu d'offres d'emploi. Il ne compte pourtant pas s'arrêter là: je resterai «jusqu'à ce que j'en ai marre», confie-t-il au journal.

    Pour en savoir plus :

    http://www.estrepublicain.fr/edition-de-nancy-ville/2016/03/01/nancy-un-chomeur-mendie-du-travail-au-bord-de-la-route

    Gilles Latraye n'est pas le seul à être prêt à tout pour faire entendre son désarroi. En juillet dernier, un jeune chercheur d'emploi de 37 ans sans domicile avait créé le buzz en distribuant son curriculum vitae dans le métro parisien. Les voyageurs, touchés, avaient alors relayé le CV sur les réseaux sociaux. Quelques jours plus tard, il décrochait un CDI dans l'armée, où il a servi pendant neuf ans en tant que caporal.

    D'autres demandeurs d'emploi font le choix de créer leur propre entreprise. Ils sont près de 18.000 chaque année à se mettre à leur compte, selon la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares).

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 3 Mars 2016 à 10:32

    Ouais, faut pas vieillir, c'est plus à la mode... et pourtant on vit de plus en plus vieux ! Alors ?

    Bisous

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