• Pendant la Première Guerre mondiale, le Bleuet désignait les jeunes recrues françaises qui arrivaient sur le champ de bataille avec des uniformes d’un bleu horizon, encore épargnés par la boue.

    « Les voici les p’tits « Bleuets »,

    Les Bleuets couleur des cieux

    Ils vont jolis, gais et coquets,

    Car ils n’ont pas froid aux yeux.

    En avant partez joyeux ;

    Partez, amis, au revoir ! Salut à vous, les petits « bleus »,

    Petits « bleuets », vous notre espoir ! »

    écrivait Alphonse Bourgoin dans Bleuets de France en 1916.

    Depuis, l’appellation est devenue un insigne par l’action de deux infirmières de l’hôpital militaire des Invalides à Paris en 1925. Souhaitant venir en aide aux mutilés de la Première Guerre mondiale, Charlotte Malterre et Suzanne Leenhardt créent des ateliers de confection de bleuets en tissu afin de les aider à reprendre goût à la vie.

    Un geste symbolique et caritatif

    En portant aujourd’hui le Bleuet de France, chacun peut exprimer sa solidarité envers les familles des morts pour la France. Au-delà du geste symbolique, cet acte s’avère également caritatif : en achetant l’une de ces fleurs à la Fondation Bleuet de France, les donateurs soutiennent financièrement les familles de militaires et de policiers blessés ou morts pour la France.

    Le 11 novembre 1934, les fleurs fabriquées par les anciens combattants sont vendues pour la première fois. 128 000 Bleuets partent ce jour là. L’année suivante, l’État officialise la vente du Bleuet de France pour le jour de l’Armistice. Un second jour de collecte sera créé en 1957 pour le 8 mai, date d’anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale.

    Les Britanniques comme exemple

    Au fil des ans, la tradition du Bleuet de France s’est perdue. Contrairement au Royaume-Uni, où le coquelicot, l’équivalent anglais, est aujourd’hui encore porté par de nombreux Anglais en ce « Remembrance Day ».


    La Reine Elizabeth II en 2011 à Londres, lors des commémorations de l’Armistice de 1918

    Chaque année, la Royal British Legion récolte plus de 50 millions d’euros avec la vente de ses coquelicots. Tandis qu’en 2011, la fondation Bleuet de France ne réunit qu’un peu plus d’un million d’euros. Cette année là, Nicolas Sarkozy, le président français de l’époque, ne porte pas l’insigne pour le jour de l’Armistice.

    Le grand retour du Bleuet de France

    Le 8 mai 2012 pourtant, au lendemain de l’élection présidentielle, le nouveau président François Hollande portait déjà le Bleuet de France à la boutonnière, contrairement à son prédécesseur à ses côtés.


    François Hollande et Nicolas Sarkozy le 8 mai 2012 à Paris

    La cause de ce retour du Bleuet ? Une loi votée le 22 février 2012 sous Nicolas Sarkozy, visant à faire du 11 novembre une journée d’hommage à tous les morts pour la France, et non plus seulement une célébration de la fin de la Première Guerre mondiale. Suite à cette loi, l’amiral Edouard Guillaud, chef d’état-major des Armées, a appelé l’ensemble des unités à porter le Bleuet de France sur leur tenue ce 11 novembre 2012.


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  • Lundi 11 novembre 1918, 11 heures : dans toute la France, les cloches sonnent à la volée.

    Au front, les clairons bondissent sur les parapets et sonnent le «Cessez-le-Feu», «Levez-vous», «Au Drapeau». La «Marseillaise» jaillit à pleins poumons des tranchées. Même soulagement en face, dans le camp allemand.

    Pour la première fois depuis quatre ans, Français et Allemands peuvent se regarder sans s'entretuer. Un armistice a été conclu, le matin même, entre les Alliés et l'Allemagne, dernière des Puissances Centrales à rendre les armes.

    Il laisse derrière lui huit millions de morts et six millions de mutilés. Les survivants ont perdu la foi dans les valeurs morales et spirituelles qui ont fait la grandeur et l'unité de l'Europe. Mais ils veulent croire que cette guerre qui s'achève restera la dernière de l'Histoire, la «der des der»...

    Le 11 novembre 1918, à 5 heures du matin, dans un wagon aménagé au carrefour de Rethondes en forêt de Compiègne une convention d'armistice est signé, pour les Alliés, par le maréchal Foch, commandant en chef des armées alliées et l'amiral Wemyss, First Sea Lord, et, pour l' Allemagne, par le secrétaire d'État Erzberger, président de la délégation allemande, le comte von Oberndorff, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire, le général major von Winterfeldt, et le capitaine de vaisseau Vanselow.

    La convention d’armistice du 11 novembre 1918 est conservée par le service historique de la défense. Ce document de 13 pages est relié avec les textes des conventions du 13 décembre 1918, 19 janvier et 16 février 1919 prolongeant la durée de l’armistice, auxquels sont joints le protocole du 4 avril 1919 et les cartes et rapports, annexes de ces conventions. Il est à noter que l’exemplaire allemand a été détruit.

    La convention stipule les conditions d’armistice conclues entre Alliés et Allemands. Elle se compose de 34 articles répartis dans six chapitres :

    - les conditions d’armistice sur le front occidental

    - les dispositions relatives aux frontières orientales de l’Allemagne

    - les conditions dans l’Afrique orientale

    - les clauses générales traitant du rapatriement de tous les internés

    - des clauses financières

    - des clauses navales

    - la durée de l’armistice.


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  • 1953 : quand la Grèce annulait la dette de l'Allemagne !

    Londres, 1953 : lors d'une conférence internationale, 22 pays dont la Grèce, décident de renoncer à la moitié de leurs créances à l'égard d'une Allemagne mal en point après la guerre.

    Aujourd'hui, la question se pose d'une annulation partielle de la dette grecque. Il parait de plus en plus clair qu'Athènes ne sera jamais en mesure de rembourser ces dettes. 

    On sait que les Allemands trainent des pieds et sont peu pressés, comme le montrent les sondages, de "payer" pour la Grèce qui à leurs yeux à jouer trop longtemps les cigales pendant que les fourmis germaniques se serraient la ceinture. 

    Un épisode peu connu relativise un peu la situation actuelle. Car après la guerre, c'est une Allemagne à genoux qui demandaient l'annulation d'une partie de sa dette pour mieux pouvoir financer sa renconstruction.

    A l'époque l'endettement de la RFA représente 21% de son produit intérieur brut soit sept fois moins que ce que la Grèce doit supporter aujourd'hui. Mais par rapport à aujourd'hui, cette annulation partielle de la dette n'a pas été assortie d'une austérité budgétaire extrême. Au contraire, l'Allemagne a bénéficié dans les années cinquante de mesures favorisant sa croissance.

    Bonn avait par ailleurs obtenu d'interrompre le remboursement de ses dettes si le pays devait enregistrer un déficit commercial. Les créanciers s'obligeaient d'une certaine façon à acheter plus de produits allemands pour permettre à l'Allemagne de pouvoir rembourser ses dettes grâce aux revenus tirés des excédents commerciaux et non en puisant dans les réserves monétaires ou en empruntant un peu plus.


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