• La croissance vue par François Hollande et par Angela Merkel

    Dans un entretien au Monde publié ce lundi, le chef de l' Etat a souligné un «vrai risque déflationniste en Europe», précisant qu'«en France, l'inflation n'a jamais été aussi basse».

    François Hollande déclare qu'il attend de l'Allemagne «un soutien plus ferme à la croissance», ajoutant que «ses excédents commerciaux et sa situation financière lui permettent d'investir davantage». «C'est le meilleur service que l'Allemagne peut rendre à la France et à l'Europe» !

    La croissance vue par François Hollande et par Angela Merkel

    Si Angela Merkel n'a pas souhaité répondre à cette injonction, une porte-parole du gouvernement allemand s'en est chargée lors de sa conférence de presse hebdomadaire, mercredi : "Les déclarations très générales en provenance de Paris ne fournissent aucune raison pour de quelconques corrections dans la politique économique" du gouvernement allemand, a déclaré Christiane Wirtz, interrogée par des journalistes.

    "L'Allemagne est déjà une locomotive importante, la plus importante même pour la conjoncture de la zone euro", a encore justifié la porte-parole. Autrement dit, Berlin donne déjà beaucoup, c'est désormais à ses partenaires, et en premier lieu à Paris, de faire des efforts. Cette position s'esquissait déjà mercredi matin dans la presse allemande, dont certains articles citaient des "sources" proches de l'exécutif de leur pays. Dans son éditorial, le quotidien de centre gauche Süddeutsche Zeitung a ainsi estimé que le président français attendait à tort "le salut de l'extérieur".

    "Le danger d'une aide de l'extérieur est qu'elle ne masque que temporairement l'arriéré de réformes à l'intérieur", poursuivait le journal, résumant assez bien le sentiment allemand. Le quotidien conservateur Die Welt, souvent critique à l'égard de François Hollande, a réagi de façon encore plus dure, voyant dans l'article du Monde "un document étonnant car il s'agit finalement de l'aveu du président français que sa politique économique a échoué".

    Sur fond de crise en zone euro, l'Allemagne s'est souvent vu reprocher de ne pas en faire assez pour stimuler la croissance chez elle, et par ricochet chez ses partenaires, alors qu'elle les soumettait à de rudes exigences de discipline financière. Le gouvernement actuel d'Angela Merkel, qui associe conservateurs et sociaux-démocrates, a promis des investissements dans les infrastructures et l'éducation, et mis sur les rails un salaire minimum généralisé en Allemagne, qui pourrait dynamiser un peu la demande intérieure.

    Mais, Berlin continue à tenir fermement les cordons de la bourse pour arriver l'an prochain à un budget fédéral à l'équilibre. Ce qui pourrait entraîner, à en croire François Hollande, "un risque déflationniste en Europe". Pour le président français, l'Union européenne a besoin de plus d'investissements, créant ainsi de l'inflation, pour une véritable reprise économique.

    Or, cette notion d'inflation est traumatisante pour les Allemands. Après la Première guerre mondiale, la République de Weimar avait connu une "hyperinflation" (la monnaie n'avait plus aucune valeur), qui avait plongé le pays dans la crise et mené à l'avènement du nazisme. C'est à cause de ce fait historique que les chanceliers Helmut Kohl, Gerhard Schröder et aujourd'hui Angela Merkel ont souhaité une inflation limitée en Europe. Quitte à limiter les marges de manœuvre de ses partenaires européens ...

     

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 7 Août 2014 à 07:12

    Oui mon mari travailla comme diplomate avec une grande organisation Européene à Frankfurt dont je ne peux pas parler sur le net . Mais je ne me suis jamais bien sentie chez moi dans ce pays ! . Je t'envoi un message , bises , Susan

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