Oyez, oyez !
Au pays des birettes
Se disent fables et sornettes
Ecoutez celles
Du nom de Boisbelle !
La naissance et l’origine de la Principauté de Boisbelle sont entourées de mystères et de légendes tant elles sont anciennes et son statut, exceptionnel.
Cette petite principauté, qui se situe dans le Berry, au cœur de la France, sur les terres du Pays Fort, dans le Cher, est mentionnée dans les chroniques et correspondances dès les XIe siècle pour souligner le statut particulier de ses habitants qui sont désignés comme des citoyens.
Ce statut, intriguant pour l’époque féodale, souligne l’originalité du régime politique et législatif de ce petit état.
En effet, la Principauté souveraine de Boisbelle avait la qualité de franc-alleu, c’est-à-dire une terre libre de toute suzeraineté et régie selon l’antique droit romain, ce qui explique le statut de civis (citoyen) de ses habitants.
La liberté souveraine de Boisbelle lui a conféré indépendance et autonomie au sein du royaume de France : les Dames de Boisbelle et les Princes d’Henrichemont avaient donc le droit d’exercer la justice, de frapper monnaie tandis que les habitants avaient le privilège d’être exemptés d’impôts, aussi bien royaux que seigneuriaux.
Loin de tomber en désuétude, les droits et privilèges de la Principauté de Boisbelle furent confirmés par tous les rois de France, y compris le plus absolu, le resplendissant Louis XIV qui, par lettre patente du 5 juillet 1664, veut que la Seigneurie de Boisbelle-Henrichemont «soit et demeure comme elle a toujours été de tous temps, en titre de prééminence de Principauté, sans reconnaissance d’aucun supérieur pour la foi et hommage, de justice souveraine sans appel […] et de tous les autres droits qui appartiennent à des seigneurs souverains sans aucune chose et excepter, retrancher ou diminuer »
Non soumise aux lois du royaume de France, la Principauté ne reconnaissait pas la loi salique, ce sont donc les Dames de Boisbelle qui régnaient sur le petit royaume se transmettant de mère en fille. Leurs époux, les Seigneurs de Boisbelle, portaient le titre de Prince.
Le 31 août 1605, Maximilien de Béthune, duc de Sully, acheta la Principauté et la dota d’une ville à la fois capitale et programme politique, Henrichemont.
Désormais, les Dames de Boisbelle laissaient la place aux Princes d’Henrichemont.
Quand le roi de France, Louis XV, devint Prince d’Henrichemont, l’indépendance du petit royaume fut menacée, son intégration dans le royaume de France s’esquissant.
Le dernier prince de Henrichemont-Boisbelle fut le comte d’Artois qui réunit la Principauté, ainsi que l’ensemble du duché de Berry, à l’apanage que lui avait constitué son frère, Louis XVI.
Boisbelle était devenue française, le temps de son indépendance et de ses privilèges était révolu, et la Révolution française n’y changea rien.
Mais Boibelle est connue pour sa légende de la " Dame de Boibelle " ...
Venant du château de la Chapelle d’Angillon appartenant à sa famille maternelle, le roi Henri IV chevauchait à travers bois désirant visiter son royaume et rencontrer ses sujets. Surpris par l’épaisseur des fourrés, il s’écarta de son chemin. Fatigué et assoiffé par cette longue chevauchée, au sortir des bois, il s’approcha d’une fontaine où il désirait se désaltérer.Une jeune fille, se rafraîchissant à la fontaine, aperçut le beau destrier et reconnut immédiatement le roi à son panache.
Elle s’empressa de se retirer afin de lui laisser la place, mais le roi, galant, l’en empêcha en lui disant «Bois, Belle !»
Le portrait de cette jeune bergère se prénommant Marie orne l’une des maisons de la principauté en souvenir de cette royale rencontre qui baptisa la Principauté du joli nom de Boisbelle.
S’il n’y a plus aujourd’hui de chevaliers ni de rois, Boisbelle et sa capitale Henrichemont existent toujours, et il y a toujours des Dames de Boisbelle qui perpétuent les fables qui font l’Histoire.
Bonne fin de semaine Annick et merci pour ta petite histoire
bien intéressante ! . Calme plat après les tempêtes ouf et la ville est
presque déserte après le chaos des fêtes donc plus agréable ! . Bises ,
Christiane