• Le cinéma italien perd l'un de ses géants avec le cinéaste Francesco Rosi

    Le cinéma italien perd l'un de ses géants avec le cinéaste Francesco Rosi

    Il était, avec Ettore Scola, le dernier représentant d'un âge d'or du cinéma transalpin, exigeant et engagé. Le réalisateur Francesco Rosi est mort ce samedi. Âgé de 92 ans, il se serait éteint dans son sommeil, affaibli par une bronchite depuis plusieurs semaines, selon une information du Corriere della Serra.

    Après des études de droit et des débuts dans le milieu du théâtre, il devient assistant de Luchino Visconti en 1948 pour le tournage de La terre tremble, avant de co-signer pour lui le scénario de Bellissima. Après sa première réalisation, Kean, dirigée en duo avec Vittorio Gassman, il signe en 1958 Le Défi, inspiré de la vie du mafieux Pasquale Simonetti, qui impose la patte réaliste de Rosi.

    Il réinvente alors le film-enquête, ou le film-dossier, dont il devient le représentant le plus éclatant à l'international avec le succès mondial de Salvatore Giuliano en 1961.

    Deux ans plus tard, Main basse sur la ville avec Rod Steiger, récit des systèmes de corruption du bassin napolitain, rafle le Lion d'Or à Venise.

    Ses films engagés décortiquent les systèmes mafieux qui ravagent le sud de l'Italie ou encore les lobbies industriels comme L'affaire Mattei, pour lequel il reçoit la récompense suprême, le Grand Prix du Festival de Cannes (équivalent de la Palme d'Or) en 1972, ex-aequo avec un autre grand cinéaste social de son temps, Elio Petri, récompensé quant à lui pour La classe ouvrière va au paradis.

    Après une longue pause dans les années 90, il était revenu en 1997 avec La Trêve, adaptation du roman de Primo Levi qui retraçait l'après-guerre vécu par l'auteur de Si c'est un homme à Odessa. Ces dernières années il avait été honoré d'un Ours d'or d'honneur à la Berlinale en 2008 et d'un Lion d'or d'honneur à la Mostra en 2012.

    Le cinéma contestataire et méticuleux de Rosi n'a cessé de faire des émules en Italie, y compris chez ses plus emblématiques représentants contemporains. Paolo Sorrentino, avec Il Divo, prix du Jury à Cannes en 2008, ou encore Matteo Garrone avec Gomorra, Grand Prix du jury la même année, avaient tous deux à l'époque signe de grands films-dossiers au-dessus desquels l'ombre de Rosi planait avec insistance. Ils sont aujourd'hui les représentants de l'esprit Rosi, alors qu'Ettore Scola, lui, commence à se sentir de plus en plus seul.

    « Dimanche à Paris, le monde entier sera Charlie Qui sont les victimes de la prise d’otages de Vincennes ? »

    Tags Tags : ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :