• Le mot de l'année et le festival du mot

    UN VERRE DE PRÉVERT !                                                      

    On a beau boire tous les matins un bol de Jules Renard, une tasse de Devos, ou un vers de Prévert, en écoutant Bobby Lapointe ou Charles Trénet, il y a des jours où le ciel, qui reste désespérément… « bas et lourd comme un couvercle », invite à l’anaphore.

    On se dit alors qu’entre faux prétextes, couardises penaudes et hasardeuses promesses, les mots nous embarquent trop souvent vers des horizons brumeux.
    On se dit que les politiques culturelles, pensées pour des disciplines et des strates administratives surannées, s’accommodent mal des centaines d’initiatives atypiques et généreuses qui sourdent dans le pays.

    On se dit qu’il faudra encore voir couler beaucoup d’eau sous le pont de La Charité avant que les investissements culturels soient reconnus comme un élément à part entière du développement économique local et régional.

    Et puis, on voit nos plus anciens mécènes qui demeurent à nos côtés, on apprécie la constance de certaines aides publiques, on rencontre le sourire d’un bénévole fidèle, on croise un spectateur des années passées qui s’enquiert en salivant du programme de 2013… Et le ciel se dégage !


    Loin des modes et des chapelles, revient la joie de provoquer l’envie, de proposer la surprise, de promouvoir l’inattendu. Le plaisir de donner visibilité à ceux qui, loin de la télévision, dessinent empiriquement et avec la ténacité des défricheurs la carte d’une nouvelle géographie culturelle.


    On bataille pied à pied avec les chiffres et un budget tristement en baisse, on refuse les productions aux tarifs parfois plus qu’indécents (La transparence, côté culture, ça pourrait être rigolo, non ?), et on tente d’équilibrer émotion et réflexion, avec l’orgueilleuse ambition de produire discernement et douce pollinisation du désir.

    Vient le temps de rédiger le programme, d’écrire un éditorial. On se voudrait enthousiaste, fût-ce par défi. On oublie les couacs de la Cité du Mot qui nous fait toujours rêver. Et on termine optimiste, pour lancer un ironique pied de nez à ceux qui nous rendent parfois la vie un peu duraille.

    Allez, un verre de Prévert et on garde le cap ! Avec vous. Grâce à vous.

    Valérie MOY
    Marc LECARPENTIER
    Et l’équipe du Festival

    Ce Festival 2013 est dédié à Jean-Bernard CHARLOT, dit Charlie.

    Du 26 avril au 20 mai La Charité-sur-Loire, divers lieux ...

    Le jury présidé par Alain REY élit le « MOT DE L’ANNÉE », tandis que les Internautes désignent leur propre mot. Les 75.000 votants dans 84 pays… de cette année ont considéré que MENSONGE(S) était le mot de l’année, tandis que le jury de lexicologues, sociologues et journalistes a préféré TRANSPARENCE.

    TRANSPARENCE, mot du jury

    Le Jury a choisi la TRANSPARENCE. Alain REY commente ce choix : « Parmi les mots qui ressemblent à ce qu’ils expriment, en voici un, TRANSPARENCE, qui réclame la visibilité de ce que l’on soupçonne caché. Une matière parfaitement transparente, le verre, le cristal le plus pur ne révèlent nulle forme et nul aspect dans les ténèbres. Ainsi réclamer la transparence n’a aucun sens si on néglige d’apporter la lumière. Au sens figuré, la TRANSPARENCE est parée d’une vertu active, alors qu’elle ne marque qu’une virtualité. En tant que caractère physique, la TRANSPARENCE est passive ; laisser transparaître est encore plus faible que laisser paraître et n’a presque rien à voir avec montrer ni avec éclairer ou clarifier. En outre, on ne réclame la TRANSPARENCE que lorsque l’opacité règne. »

    MENSONGE(S), mot de l'année du public

    Les Internautes de 20 Minutes, France Inter, TV5MONDE, du Festival du MOT, et les Charitois ont opté pour MENSONGE(S) » qui recueille près de 37% des voix, tandis que TRANSPARENCE arrive en cinquième position, après FRAUDE, COUAC et DÉFICIT. Il est aussi intéressant de noter que les votants se sont mobilisés dans 84 pays, le Canada, les États-Unis et le Royaume Uni figurant parmi les 10 nationalités les plus actives…

    Pour Alain Rey, aussi surprenant que cela puisse paraître, TRANSPARENCE et MENSONGE(S) ne sont peut-être pas aussi éloignés qu’il n’y paraît : « Apparemment claire, la signification de TRANSPARENCE est ambiguë. Les humoristes en ont profité : se rendre transparent, c’est aussi se rendre invisible ; on devient vitre. A quelqu’un qui empêche de voir, on dit « ton père n’était pas vitrier », mêlant bizarrement l’ouvrier et son œuvre. A quelqu’un qu’on soupçonne de cacher ses actes ou ses biens on pourrait déclarer : «  Ton père n’était pas détective – ou journaliste pour Mediapart ! » De toute façon, ni transparence ni clarté ne sont héréditaires. On peut craindre que ces artistes en apparences que sont les candidats au pouvoir et à l’argent (on s’étonne naïvement que ces deux appétences puissent se mêler) ne fassent paraître, au cœur de l’ombre, que de flatteuses apparences. Vaut-il mieux subir le secret, ou le mensonge ? »

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