• Rapports entre mont-de-piété, ma tante et clou ?

    A priori rien !

    Rapports entre mont-de-piété, ma tante et clou ?

    Rapports entre mont-de-piété, ma tante et clou ? Rapports entre mont-de-piété, ma tante et clou ?

     

    Et pourtant ...

    Tous trois désignent la même chose  : des établissement de prêt sur gage !

    Lorsqu'on a un cruel besoin d'argent et qu'on dispose encore de quelques biens monnayables, il peut être nécessaire d'aller dans un établissement de prêt sur gage (aujourd'hui, on va généralement au Crédit Municipal) mettre ces biens en dépôt en échange d'une somme d'argent, avec l'espoir de les récupérer ensuite une fois la mauvaise passe terminée et l'argent remboursé.

    Si cet établissement est souvent appelé le mont-de piété, chez ma tante ou le clou, un curieux se demandera inévitablement d'où peuvent venir ces appellations.

    La première nous vient au XVIe siècle de l'italien. Elle est en effet une traduction très libre de "monte di pieta" qui voulait dire "crédit de pitié" ('monte' signifiant en fait à cette époque "somme d'argent due"), terme qui correspond parfaitement à la situation.

    La seconde date du début du XIXe siècle. C'est un terme ironique qui vient de ces personnes qui, ne voulant pas avouer leur recours au mont-de-piété, expliquaient leur soudaine rentrée d'argent par un apport venu de la proche famille.
    Et à ceux qui se demanderaient pourquoi la 'tante' plutôt que la cousine ou la belle-mère, certains l'expliquent par l'utilisation du féminin de 'oncle' qui, en Belgique au XVIIe siècle, désignait un prêteur sur gage.

    La dernière est une image qui date de la même époque et qui vient simplement de ces 'clous', parfois simplement imaginaires, où les objets mis en dépôt au mont-de-piété étaient supposés être accrochés.

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    Quelques citations :

    Balzac, La Peau de chagrin (1831)
    "Quoique le Mont-de-Piété se fût toujours dessiné dans ma pensée comme une des portes du bagne, il valait encore mieux y porter mon lit moi-même que de solliciter une aumône."

    Balzac, La Fille aux yeux d’or (1835)
    "il n’y a là de vrai parent que le billet de mille francs, d’autre ami que le Mont-de-Piété."

    Balzac, Le Père Goriot (1835)
    "mes farceurs ne se lassent pas, et mettraient leur dernière couverture au Mont-de-Piété pour lui apporter leur dernier écu."

    Sue, Mystères de Paris II (1842)
    "Parce que tous les jeunes gens en âge de raison savent qu’aller mettre quelque chose au Mont-de-Piété ça se dit aller chez ma tante."

    Dumas fils, La Dame aux camélias (1848)
    "Voulez-vous les reçus des acheteurs et les reconnaissances du Mont-de-Piété ?"

    Flaubert, Madame Bovary (1857)
    "Un jour, elle tira de son sac six petites cuillers en vermeil (c’était le cadeau de noces du père Rouault), en le priant d’aller immédiatement porter cela, pour elle, au Mont-de-Piété ."

    Alexis, Émile Zola: Notes d’un ami (1882)
    "Une vie de hasards, d'engagements au Mont-de-Piété , de meubles abandonnés en payement."

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