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Rugby : le XV de France en quête de certitudes
L'équipe de France féminine de rugby a débuté tambour battant son Tournoi des VI Nations en corrigeant l'Ecosse 42-0, au stade Henri-Desgrange de La Roche-sur-Yon. Pas moins de 7 essais ont été inscrits par les Tricolores, pour seulement deux transformations.
L'équipe de France reçoit, aujourd'hui à 18h au Stade de France, l'Ecosse pour son premier match du Tournoi des 6 Nations 2015. Pour ne pas rater leur entrée en matière, les joueurs français auront besoin de soigner trois points-clés dans le jeu.
La meilleure défense, c'est l'attaque
L'Écosse est "généralement la nation contre laquelle il y a le plus de temps de jeu effectif durant le Tournoi" d'après Thierry Dusautoir, et devrait donc essayer d'"user (les Français) dans le volume", selon Patrice Lagisquet. Le meilleur moyen de ne pas souffrir sera donc d'imposer le rythme, sans pour autant tomber dans la surenchère Mais encore faut-il prendre l'ascendant physiquement. "Il faut qu'on arrive à mettre la bonne dose d'agressivité dès le début du match. Contre les Argentins (13-18 lors du dernier test de novembre, NDLR), on a été pris dès le début à la gorge et on a mis du temps à réagir, 30 minutes. Là, il faudra mettre énormément d'intensité, marquer notre territoire", souligne Mathieu Bastareaud.
Charge ensuite à la charnière Kockott-Lopez de varier au maximum pour mettre à mal des Écossais moins puissants mais très véloces. "Il faut qu'on trouve le maximum d'alternance dans notre jeu offensif, que ce soit au large, au près, par le jeu au pied d'occupation ou de pression. Si on est précis dans le jeu au pied, ça permettra à notre jeu et notre défense de bien se mettre en place", explique Camille Lopez, dont la capacité à varier et à jouer derrière la défense adverse en novembre avait été louée par l'encadrement. Gare cependant à ne pas offrir de ballons de relance à l'arrière écossais Stuart Hogg, qui "fait des misères à tout le monde depuis plusieurs saisons", selon Lagisquet.
Patience et intelligence dans les rucks
Le XV du Chardon met particulièrement l'accent sur les libérations de balle, condition indispensable pour produire son jeu débridé. Les Français ont ainsi beaucoup travaillé ce secteur du jeu cette semaine à l'entraînement. En phase défensive, il leur faudra se montrer intelligent afin de ralentir les ballons sans se faire pénaliser: "Si on se consomme (dans les rucks), on va forcément avoir des sous-nombre en défense sur le temps d'après. Il faudra choisir (quand aller contester) et ne pas batailler comme des ânes", relève aussi Benjamin Kayser.
Gratteur émérite, Wenceslas Lauret estime lui nécessaire d'"être discipliné sur les trois premiers temps de jeu", hyper programmés chez les Ecossais, et "à partir du quatrième aller contester". En phase offensive, la rapidité des soutiens sera primordiale afin d'éviter que le jeu ne soit ralenti.
Mêlée contre touche
L'Ecosse aime lancer son jeu à partir de la touche, historiquement un de ses points forts, "à la mode néo-zélandaise", relève Lagisquet. "Il faudra être performant en défense pour les empêcher de s'exprimer", déclare Dusautoir, capitaine des Bleus qui ont, d'après Philippe Saint-André, "beaucoup travaillé avec Yannick Bru (entraîneur des avants) pour trouver des solutions". Après avoir perdu neuf ballons (!) en touche l'année dernière à Murrayfield, ils devront cependant d'abord se concentrer sur leur propres lancers. "(Les Ecossais) considèrent le contre en touche comme la première des défenses", note Kayser. Attention notamment à Richie Gray (2,06 m), qui connaît particulièrement bien l'alignement français puisqu'il joue à Castres (comme le numéro 8 John Beattie).
Le XV du Chardon est en revanche beaucoup moins performant en mêlée fermée, où son déficit de puissance l'handicape. Elle demeure a contrario un point fort français, et le sélectionneur écossais Vern Cotter s'attend à un gros défi dans ce secteur (comme devant d'une manière générale). L'encadrement français a d'ailleurs décidé de titulariser à droite de la mêlée Rabah Slimani, qui aura derrière lui Pascal Papé, son partenaire au Stade Français, ce qui n'est sans doute pas complètement un hasard.
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