Après quasiment un mois de préparation, l'équipe de France ouvre sa Coupe du monde dimanche à Porto Alegre en affrontant le Honduras, 33e nation mondiale, pour le compte du groupe E. Pour les Bleus de Didier Deschamps, favoris, une victoire est impérative pour poursuivre sur une dynamique positive enclenchée un soir de novembre 2013 au Stade de France.

"L’important, c’est le 15 juin".

Depuis que l’équipe de France a validé sa qualification et basculé dans la préparation de la Coupe du monde, Didier Deschamps n’a eu de cesse de marteler cette phrase, et il l’a encore fait ce samedi lors de son ultime conférence de presse au stade Beira Rio de Porto Alegre, notamment pour calmer les ardeurs de ceux qui, à ses yeux, se sont enflammés trop vite après un succès de prestige face aux Pays-Bas en mars (2-0) ou les corrections infligées à la Norvège (4-0) et à la Jamaïque (8-0) récemment. Homme de grande expérience, le sélectionneur sait trop bien, pour l’avoir lui-même vécu, qu’en football, il suffit parfois de très peu, d’une frappe déviée, d’un tacle mal contrôlé, d’un « vieux csc des familles », pour faire en une seconde s’écrouler un édifice patiemment bâti depuis de longs mois. Et si certains nous reprochent notre pudeur de jeune fille au moment d’évoquer le premier adversaire des Bleus, le Honduras, classé 33e au classement FIFA, on leur rappellera quelques cuisants précédents qui nous ont vaccinés à jamais contre tout excès d’optimisme.

Oui, sur le papier, la France est favorite de ce premier match du groupe E face à une formation ayant terminé troisième de la zone Concacaf, derrière les Etats-Unis et le Costa Rica, mais devant le Mexique. D’autant plus favoris que les Bleus, au sortir d’une préparation quasi-idéale, dont la seule fausse note aura été le forfait, finalement attendu, de Ribéry, arrivent à Porto Alegre

Les Bleus vont-ils laisser leurs appréhensions aux vestiaires ?    

avec le plein de confiance et visiblement en pleine forme, à en croire les  déclarations de leur préparateur physique, Eric Bédouet. En six mois de préparation, Didier Deschamps a construit un puzzle dans lequel aucune pièce ne semble aujourd’hui manquer, les pièces défectueuses ayant été jetées en cours de route. Surtout, le sélectionneur aura réussi à donner un vrai style de jeu à son équipe, identifiable et identifié, ce qui n’a pas toujours été le cas par le passé. Son 4-3-3, porté vers l’offensive (la compo de départ devrait être Lloris – Sagna, Varana, Sakho – Pogba, Cabaye, Matuidi – Valbuena, Benzema, Griezmann), permet ainsi d’espérer que pour une fois, après la défaite face au Sénégal en 2002 (0-1), les nuls face à la Suisse et à l’Uruguay en 2006 et 2010 (0-0), les Bleus vont laisser leurs appréhensions aux vestiaires et enfin attaquer un match d’ouverture pour marquer et le gagner.

Reste à jouer cette fameuse partie contre des Honduriens qui, les Anglais l’ont expérimenté récemment, sont tout sauf des enfants de cœur, et dont la priorité sera sans doute absolument inverse à celle de leurs adversaires, à savoir préserver le plus longtemps possible leur but inviolé, à charge pour les deux grands attaquants Bengtson et Costly (1,87 et 1,90m sous la toise), de tenter de profiter des opportunités qui leur seront offertes, notamment sur coups de pied arrêtés. Une phase de jeu qui n’est pas forcément une spécialité française, comme on l’a récemment vu face au Paraguay (1-1), seul résultat « négatif » de l’équipe de France en 2014. Ce nul face à une formation d’un niveau semblable à celui du Honduras, même concédé dans le cadre d’une rencontre sans enjeu, vient finalement rappeler aux Bleus que leur tâche ne sera pas si facile, et les rencontres de l’Espagne, voire du Brésil, sont venues rappeler le caractère si particulier d’un premier match de Coupe du monde. Avant de gagner un match, il faut le jouer, la fameuse "vérité du terrain", encore serinée samedi par Didier Deschamps, sera-t-elle favorable aux Bleus ?

Le parcours de l'équipe de France

Matchs pour la qualification au Mondial 2014

Matchs amicaux

 Wait and see, comme disent les Anglais !