• Au milieu de l'horreur, apparaissent des petits coins de ciel bleu. A l'image de ce texte, posté par un internaute américain vivant à Santa Barbara, et dénommé "Blackpoodles" (littéralement "Caniches noirs").

    Ce petit texte est en fait un commentaire, associé à un article du New York Times qui traite des attaques qui ont eu lieu à Paris, vendredi soir. 

    Un petit texte qui depuis 24 heures circule sur tous les réseaux sociaux, relayé des milliers de fois sur Twitter et Facebook par les internautes français. Et à la lecture de ce simple commentaire, on comprend cette viralité généreuse. Véritable ode et lettre d'amour à la France, et à ses valeurs, le petit texte rédigé par un Américain anonyme vous pique les yeux, et vous donne aussi un immense espoir. Une chose précieuse par les temps qui courent.

    Voici donc, dans sa version originale (en anglais donc) puis traduit en français, ce commentaire posté sur le New York Times.

    Blackpoodles -  Santa Barbara

    France embodies everything religious zealots everywhere hate: enjoyment of life here on earth in a myriad little ways: a fragrant cup of coffee and buttery croissant in the morning, beautiful women in short dresses smiling freely on the street, the smell of warm bread, a bottle of wine shared with friends, a dab of perfume, children paying in the Luxembourg Gardens, the right not to believe in any god, not to worry about calories, to flirt and smoke and enjoy sex outside of marriage, to take vacations, to read any book you want, to go to school for free, to play, to laugh, to argue, to make fun of prelates and politicians alike, to leave worrying about the afterlife to the dead.
    No country does life on earth better than the French.
    Paris, we love you. We cry for you. You are mourning tonight, and we with you. We know you will laugh again, and sing again, and make love, and heal, because loving life is your essence. The forces of darkness will ebb. They will lose. They always do.

    Blackpoodles -  Santa Barbara

    "La France incarne tout ce que les fanatiques religieux haïssent : la jouissance de la vie ici, sur terre, d'une multitude de manières : une tasse de café qui sent bon, accompagnée d'un croissant, un matin ; de belles femmes en robes courtes souriant librement dans la rue ; l'odeur du pain chaud ; une bouteille de vin partagée avec des amis, quelques gouttes de parfum, des enfants jouant au jardin du Luxembourg, le droit de ne pas croire en Dieu, de ne pas s'inquiéter des calories, de flirter et de fumer, de faire l'amour hors mariage, de prendre des vacances, de lire n'importe quel livre, d'aller à l'école gratuitement, de jouer, de rire, de débattre, de se moquer des prélats comme des hommes et des femmes politiques, de remettre les angoisses à plus tard : après la mort.
    Aucun pays ne profite aussi bien de la vie sur terre que la France.
    Paris, on t'aime. Nous pleurons pour toi. Tu es en deuil ce soir, et nous le sommes avec toi. Nous savons que tu riras à nouveau, et chantera à nouveau, que tu feras l'amour, et que tu guériras, parce qu'aimer la vie fait partie de ce que tu es. Les forces du mal vont reculer. Elles vont perdre. Elle perdent toujours."


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  • L'auteur du Chat du Rabbin a réagi aussitôt sur Instagram après les attentats perpétrés hier soir à Paris. Pour Le Figaro il exprime sa colère.

    LE FIGARO. - Vous êtes un commentateur régulier de l'actualité. Quel est votre sentiment après cette série d'attentats terroristes au cœur de Paris?

    Joann SFAR. - Je pense que tout le pays est K.O. debout. Après les attentats contre Charlie Hebdo le 7 janvier dernier, j'avais entamé la rédaction d'un journal de bord. J'ai mis un an à passer à autre chose. Et puis boum! La triste ironie, c'est que l'atelier dans lequel je travaille avec quelques amis dessinateurs se situe en plein cœur du quartier visé par les terroristes. Cela fait longtemps que je le répète, la situation actuelle rappelle ce qu'a vécu l'Algérie avec le G.I.A. il y a vingt ans. Au début, «les Barbus nous faisaient rire» me racontait un ami dessinateur. Et puis il y a eu 200 000 morts…

    Avez-vous eu peur hier soir?

    Je suis trop ému pour avoir une vision claire de ce qui s'est passé hier soir à Paris. Depuis un an, je me suis rapproché d'une association à Nice qui s'occupe de réinsérer des jeunes qu'on attrape alors qu'ils veulent passer en Syrie. On en rattrape une trentaine par mois. Ces jeunes, une fois récupérés, on les oblige à voir un psychologue une heure par semaine. Et on déclare sur leur fiche qu'ils sont «en voie de déradicalisation.» Moi, je dis: une heure chez le psy, ça ne suffit pas!

    Comprenez-vous ce qui s'est passé?

    En réalité, je pense qu'on ne comprend pas ce qui se passe dans la tête de ces jeunes djihadistes français. Les imams traditionnels ne comprennent pas non plus. Je me souviens que Marjane Satrapi m'avait dit, à l'époque de Persepolis, en évoquant la révolution iranienne: «Il suffit d'une centaine de personnes pour prendre une ville moderne.» Je crois qu'elle a raison. La réalité, c'est que des enfants de notre pays nous ont déclaré la guerre. Et ça va bien évidemment profiter au FN. Ça me donne envie de vomir, quand je pense aux conséquences. À force de ménager les extrémismes, on fait le nid de la violence la plus barbare. Cela fait deux fois cette année que le monde entier nous regarde, tourne ses yeux vers Paris.

    Que faut-il faire face à cette jeunesse radicalisée?

    Ils sont quelques centaines pas plus. Je pense que les mesures éducatives les concernant ne sont pas assez fermes. Et ça, je maintiens que c'est un discours de gauche. Le pire, c'est que ces jeunes gens, on les connaît. Au-delà de ça, les deux attentats du 7 janvier et du 13 novembre interrogent quelque chose de plus profond, qui remonte au fondement même de notre laïcité. Si l'islam traditionnel est tout à fait compatible avec la société française, je crois que notre devoir est avant tout de ne pas en rabattre face à Daech. Je crois qu'on n'a pas su réagir face à une religion qui s'offusque de voir des amoureux s'embrasser librement dans la rue. Nous sommes en guerre, mais il s'agit en fait d'une guerre civile. Il y a des incidents dans toutes les écoles de France. Et il règne un grand désarroi de la part de ceux qui nous gouvernent. Il faut essayer de comprendre pourquoi l'islam radical peut faire tellement d'effet à des jeunes aujourd'hui. Combien étaient-ils pour faire un tel massacre hier à Paris? Sept ou huit.

    Que retenez-vous de ce carnage?

    Ce que je retiens de ce carnage, c'est qu'à force de ne pas vouloir reprendre en main cette jeunesse, on se prépare au pire. Les jeunes qu'on attrape n'ont finalement droit qu'à une fiche de renseignement mise à jour aux RG, et une heure de psy par semaine. Pourtant, tous les signaux tragiques étaient déjà là. Ces jeunes qui partent en Syrie et qui versent dans le radicalisme religieux, on est au courant. Simplement, on le sait, on le note, et on ne fait rien. Moi je ne vois pas de différence entre le nazisme des années 1930 et Daech aujourd'hui. En réalité, ce qui rend fou Daech, c'est notre mode de vie.

    Pourquoi ?

    À Paris, les jeunes citoyens français aiment la musique, l'ivresse, la joie. Cette liberté, ça leur fait peur. Les gens qui sont morts ce 13 novembre étaient dehors pour vivre, boire, et chanter. Et parce qu'on est heureux, ils nous ont frappés en plein cœur! On aime la vie. Depuis très longtemps, nos filles, nos femmes et nos mères sont libres de s'habiller comme elles veulent. Je le dis, je le répète. Le terrorisme n'est pas un ennemi. C'est un mode opératoire. Je voudrais tant que nous nous tenions debout pour défendre la liberté.

    Après l' attaque dans les locaux de la rédaction de Charlie Hebdo, Joann Sfar avait publié des carnets autobiographiques intitulés Si Dieu existe. Depuis les attentats du vendredi 13 novembre, le dessinateur de bande dessinée publie régulièrement des dessins sur son compte Instagram, à la fois drôles et émouvants. Il en a partagé de nouveaux, samedi.

    http://www.lefigaro.fr/culture/2015/11/15/03004-20151115ARTFIG00051-joann-sfar-daech-regiment-de-pirates-qui-n-a-rien-d-un-etat.php


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  • "Imagine tous les gens, vivant leur vie en paix... J'espère qu'un jour, tu nous rejoindras et que le monde vivra uni." Après le carnage du Bataclan, qui a fait 89 morts, l'heure était au recueillement et aux messages de paix. Fleurs, bougies et messages se sont multipliés devant la salle de concert parisienne, le lieu le plus touché par les attentats de Paris du vendredi 13. Un homme a aussi ramené son piano à queue pour interpréter le célèbre morceau de John Lennon, Imagine.

    Un moment de grâce et d'émotion largement filmé à dix mètres des lieux du meurtre de masse.

                   


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  • Dans sa première déclaration après les premières attaques à Paris, vendredi 13 novembre, François Hollande a annoncé la mise en place de l’état d’urgence sur l’ensemble du territoire.

    En France, l'état d'urgence est une situation spéciale, une forme d'état d'exception qui restreint les libertés. Il « confère aux autorités civiles, dans l'aire géographique à laquelle il s'applique, des pouvoirs de police exceptionnels portant sur la réglementation de la circulation et du séjour des personnes, sur la fermeture des lieux ouverts au public et sur la réquisition des armes ».
     
    Instauré par la loi du 3 avril 1955, révisée par la loi de renseignement de mars 2015 :
    « L’état d’urgence peut être déclaré sur tout ou partie du territoire métropolitain ou des départements d’outre-mer, soit en cas de péril imminent résultant d’atteintes graves à l’ordre public, soit en cas d’événements présentant, par leur nature et leur gravité, le caractère de calamité publique. »

    L’état d’urgence est déclaré par décret en conseil des ministres et ne peut être prolongé au-delà de douze jours que par la loi.

    Ce régime exceptionnel organisé par la loi 55-385 coexiste avec d'autres modalités de gestion de crise : l'état de siège inscrit à l'article 36 de la Constitution, les pouvoirs exceptionnels inscrits à l'article 16 et enfin la théorie des circonstances exceptionnelles.

    Historiquement votée pour faire face aux événements liés à la guerre d'Algérie, la loi est toujours en vigueur et est entrée en vigueur ce 13 novembre !

    Les précédentes déclarations d’état d’urgence

    Appliqué en Algérie après la promulgation de cette loi, l’état d’urgence a été prorogé par la loi du 7 août 1955 pour six autres mois. Il n’avait été appliqué en métropole qu’à trois reprises jusqu’à présent : après le retour au pouvoir du général de Gaulle, suite aux évènements du 13 mai 1958, pour faire face à un éventuel coup de force; en 1961, après le « putsch des généraux » ; et en novembre 2005, deux semaines après le début des émeutes urbaines.

    Le gouvernement de Laurent Fabius a décrété l’état d’urgence en Nouvelle-Calédonie en décembre 1984. Une loi a conféré au haut-commissaire de la République de ce territoire, jusqu’au 30 juin 1985, les pouvoirs dont dispose le préfet en France métropolitaine.


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  • ... par cette superbe création !

    http://cerise-design.eklablog.com/blog-en-deuil-a119275960


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